7 février 2019 - 11:23
GMC Terrain : le frère méconnu
Par: Marc Bouchard
Photo GMC

Photo GMC

On connaît bien le Chevrolet Equinox. Ce multisegment, qualifié de compact, connaît un certain succès, surtout depuis sa récente refonte. Mais pour une raison que je m’explique mal, son proche cousin, le GMC Terrain, n’a pas le même succès. En fait, si l’on se fie strictement aux chiffres de vente, il est même loin derrière. Et pourtant, je dois l’avouer, je l’ai préféré.

Cela n’a rien à voir avec la mécanique. Le moteur 4 cylindres 2,0 litres turbo qui animait ma version d’essai, le GMC Terrain Denali, est aussi disponible sur l’Equinox. Tout comme la version 1,5 litre ou celle diesel.

En fait, c’est davantage au niveau de la personnalité que le Terrain se distingue. De prime abord, on pourrait croire que les deux véhicules sont similaires. On ne s’est pourtant pas contenté de rebadger l’Equinox, on l’a véritablement remanié pour lui donner une appartenance plus claire à la famille GMC.

En d’autres termes, il dispose de sa propre silhouette, utilisant notamment la calandre que GMC chérit et qui va si bien au véhicule. Il est vrai qu’elle semble donner une surabondance de chrome, mais le look final est assez réussi : il confère au VUS une véritable allure de classe, et ses imposantes dimensions fournissent un peu plus de personnalité au GMC Terrain.

Ce qui, il faut bien l’avouer, n’est pas négligeable puisque, à l’instar de beaucoup de ses rivaux dans la catégorie des utilitaires sport, les lignes sont plutôt sans grande surprise. La partie avant est mieux réussie (lire ici, outre la grille, les blocs optiques et les lignes recourbées du capot), mais l’ensemble est plutôt anodin.

Une décision qui n’est somme toute pas plus mal, faut-il le mentionner, puisque ce genre de véhicule ne prêche pas par son extravagance en terme de look. Pas plus qu’en terme de conduite d’ailleurs puisque, bien que le Terrain soit agréable, il ne fournit pas de grandes sensations. Comme la quasi-totalité des rivaux du segment, l’appellation « sport » dans « véhicule utilitaire sport » ne sert que de nom de modèle, pas de véritable définition de ses capacités de conduite.

Habitacle bien pensé

La version Denali du GMC Terrain que je conduisais affichait un habitacle invitant. Si l’on oublie l’absence de levier de transmission, remplacé par des boutons pour enclencher les différents rapports, l’ensemble est ergonomique et bien pensé.

Réglons tout de de suite la question des boutons de transmission : pour avoir conduit le véhicule par -20 degrés, alors que je portais des gants un peu plus gros que d’habitude, la manipulation de ces boutons, malgré leur dimension, ne s’en est jamais trouvé facilitée. Vrai, j’aurais pu retirer mes gants en raison de la présence d’un volant chauffant, et vrai aussi que j’ai dû les enlever pour manipuler l’écran tactile multimédia, mais je n’aime quand même pas cette nouvelle tendance, destinée à fournir plus d’espace dans la console centrale.

Pour le reste, cependant, le GMC Terrain fournit un espace de vie plus qu’adéquat. Le dégagement est important, l’espace aux places arrière sans reproche, la capacité de chargement imposante et facile d’accès et le tableau de bord lisible et avec un style qui lui est propre.

Conduite agréable

Autre détail qu’il faut mentionner, c’est la présence d’un rouage intégral intelligent. Placé en mode 4WD (on peut le laisser 2WD au besoin), il réagit avec précision… mais laisse au conducteur un peu de marge de manœuvre. En termes clairs, sur une surface enneigée et glacée comme celle croisée lors de mon essai, le rouage intégral et le contrôle de traction ne se montraient pas trop intrusifs et laissaient place à un peu de liberté de mouvement.

Le moteur 2,0 litres turbo est vif et nerveux et relativement silencieux, et la transmission automatique 9 vitesses est aussi à la hauteur des attentes. Les suspensions sont confortables et, n’eût été une direction qui semble parfois un peu perplexe dans ses réactions (c’est-à-dire qu’elle ne réagit pas aussi rapidement qu’on ne pouvait l’espérer), la conduite du GMC Terrain est nettement en hausse.

En fait, je dois être honnête. Il y a quelques semaines encore, le GMC Terrain ne faisait pas partie des choix spontanés qui me venaient en tête au moment de recommander un VUS de cette taille.

Il n’est pas parfait, loin de là. Il a définitivement une personnalité très américaine, qui plaira ou non aux amateurs. Et son prix, en version Denali tout au moins, a de quoi couper le souffle un peu. Chose certaine, cependant, cette nouvelle mouture du GMC Terrain a progressé au point qu’elle peut désormais se compter parmi le top 5 de la catégorie. Et dans un créneau aussi compétitif, cela relève de l’exploit.

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