C’est le 27 novembre 2013, confortablement installé à son domicile pour effectuer une recherche sur Google Street View, que le Dionysien Maurice Favière a été frappé par son éclair de génie.
« Je me suis dit : pourquoi ne pas utiliser ce travelling pour en faire quelque chose de productif, par exemple, vendre des maisons? Plus le temps passait, plus je me disais que l’idée n’était pas trop mauvaise », explique l’octogénaire, rencontré à son domicile.
L’idée est simple : chaque propriété à vendre serait identifiée par une affichette virtuelle contenant les coordonnées du vendeur ou celle de l’agent immobilier. Ainsi, en utilisant les mêmes cartes que Street View, un acheteur pourrait naviguer dans le quartier où il souhaite acquérir sa prochaine maison et faire une présélection des propriétés qui retiennent son attention.
Si des sites tels que Centris proposent déjà des solutions similaires, Marcel Favière croit que son idée se distingue du lot, car elle permet au futur acheteur de visualiser non seulement la maison, mais également tout le voisinage. « L’agent immobilier aura moins de visites à faire, car le client aura virtuellement eu un aperçu assez net de l’environnement et du produit en vente », souligne celui qui a fait carrière dans la fabrication de meubles laqués.
Des milliards pour Google
Maurice Favière estime à 39 milliards les revenus que pourrait empocher annuellement Google si le géant américain acquiert son idée.
Le résident de Saint-Denis a basé son estimation sur le nombre total de maisons à vendre au Canada, aux États-Unis et dans l’Union européenne – endroits où Google Street View est disponible – et sur le prix de vente de l’affichette virtuelle, établi à 75 $ par M. Favière.
LE COURRIER n’a pas été en mesure de vérifier ces données.
Bien conscient qu’on ne peut breveter une idée, Maurice Favière a choisi de dévoiler la sienne deux ans plus tard afin d’obtenir une preuve d’antériorité, c’est-à-dire démontrer qu’il a été le premier à l’exposer publiquement.
« Dès que ce sera publié dans le journal, je fonce au siège social de Google à Montréal pour entreprendre des pourparlers avec eux », affirme-t-il, en précisant que même sa conjointe ne savait pas sur quel projet il planchait depuis 2013.
« Je ne crois pas pouvoir aller plus loin dans mon idée. J’ai pressé tout le jus, il est temps de le recueillir », conclut Maurice Favière, optimiste.