21 novembre 2013 - 00:00
Gouvernance du CLD : un mandat restreint
Par: Martin Bourassa

Qui succèdera à l'ex-maire de Saint-Hyacinthe Claude Bernier à la présidence du Centre local de développement (CLD) Les Maskoutains? De toute évidence, ce ne sera pas Claude Corbeil puisque l'époque où un élu pouvait porter à la fois les chapeaux de maire et de président du CLD semble révolue.

Même s’il le souhaitait, et ce n’est pas le cas, le nouveau maire de Saint-Hyacinthe ne pourra reprendre le chapeau de M. Bernier, si l’on se fie à la refonte des règles de gouvernance du CLD qui doit être entérinée au cours des prochains mois.

Cette refonte découle d’une évaluation interne réalisée entre septembre 2012 et avril 2013 par l’Institut de gouvernance des organismes publics et privés (IGOPP). Selon les faits saillants du rapport d’évaluation dont LE COURRIER a obtenu copie, l’analyse de l’IGOPP n’aurait pas révélé de « problèmes majeurs » au CLD, sinon une volonté des administrateurs d’apporter « des changements importants ».« J’aurais aimé que nous donnions suite plus rapidement au rapport, mais le conseil d’administration n’a pas senti l’urgence de procéder, a souligné Mario De Tilly, directeur général du CLD en entrevue au COURRIER. Il préférait laisser passer les élections. L’analyse n’a rien révélé de majeur, mais des choses ont aussi été évoquées dans le journal [Le Courrier]. On va donc apporter des ajustements et des changements mineurs envers certaines lacunes qui n’ont pas été commises de mauvaise foi. Des comités plus formels seront créés, même que l’un d’eux aura à évaluer mon travail. »Précisons toutefois que l’Institut n’a pas fait l’examen exhaustif de la gouvernance du CLD puisqu’il a limité son analyse au fonctionnement du conseil d’administration. Tout le volet lié à la déontologie de la haute direction et à la performance du CLD a échappé au regard de l’IGOPP, confirme Michel Nadeau, directeur général de l’IGOPP.« Le conseil d’administration du CLD fait-il un bon travail, je me suis limité à ça au niveau de mon mandat. Je n’ai pas fait d’analyse déontologique sur la relation entre le directeur général et son adjointe, ni sur l’approbation des comptes de dépenses. Je n’ai rien fait en éthique ou en déontologie, ce n’était pas dans mon mandat. »

Des mises en garde verbales

Selon nos informations, il y aurait toutefois eu des recommandations verbales émises par M. Nadeau lors de la présentation du rapport aux administrateurs. « Verbalement, il y a eu des mises en garde sur plusieurs choses qui ne figurent pas dans le rapport final, entre autres par rapport aux comptes de dépenses du DG et de la DGA », nous a confirmé le conseiller municipal Donald Côté, administrateur du CLD.

On se souviendra qu’au printemps, LE COURRIER avait publié une enquête sur le CLD et la Cité de la biotechnologie exposant plusieurs irrégularités au sujet de la gouvernance et du processus de reddition de comptes au sein de ces deux organismes dirigés par Mario De Tilly et sa conjointe Nathalie Laberge. Il avait entre autres été démontré que le premier approuvait les comptes de dépenses et décidait des conditions salariales de la seconde. Cette situation avait alors incité le spécialiste en éthique et gouvernance Ronald Riendeau, proche collaborateur de l’IGOPP, à recommander la prudence aux gens du CLD.« Il est important de mettre des encadrements tels qu’éviter que le patron évalue seul son employée, approuve seul ses comptes de dépenses, accorde annuellement seul une augmentation de salaire, etc. », avait prévenu M. Riendeau.En attendant de connaître l’identité du prochain président du CLD, l’intérim a été confié à la préfète de la MRC, Francine Morin. Au cours de la récente campagne électorale, le nouveau maire Claude Corbeil a clairement indiqué qu’il ne comptait pas occuper la présidence du CLD comme l’a fait pendant plusieurs années son prédécesseur.Lundi soir, le conseil municipal de Saint-Hyacinthe a toutefois confirmé que Claude Corbeil et les conseillers Alain Leclerc et Donald Côté seraient délégués comme représentants de la Ville au conseil d’administration du CLD.Dans la mise en oeuvre des changements proposés à la gouvernance, les administrateurs du CLD pourront compter sur le support d’un accompagnateur externe, le Groupe IBI/DAA (Daniel Arbour & Associés).

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