18 mai 2023 - 07:01
carte blanche
Grenouilles bouillies
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Vous connaissez cette fameuse parabole? Qu’on ne peut plonger une grenouille dans l’eau bouillante, car elle s’échappera aussitôt hors du chaudron, mais que si on la plonge dans l’eau froide et qu’on monte tranquillement la température, elle restera tranquillement dans le chaudron jusqu’à ce qu’elle soit cuite.

Cette parabole critique la passivité de l’humain à s’éveiller au danger et à rester dans un environnement qui se dégrade jusqu’à mettre sa vie en péril. Genre, les changements climatiques. Bof, on va s’adapter, nous répètent ceux qui préfèrent voir le climat changer avant leurs habitudes. Quand ça arrive lentement, on réagit lentement. Quand ça arrive subitement, mettons un gros BANG! du sang, des pleurs pis des victimes en première page, oh boy, là c’pas long, on agit. On enquête, on passe des lois, on fait de quoi. On saute en dehors du chaudron. Mais quand la température monte leeeeentement… on patauge.

Prenez les feux de forêt en Alberta. Des gens disent : il faudra s’adapter. À des feux de forêt plus gros, plus fréquents. Peut-être même des feux si gros qu’ils deviendront des ouragans de feu. Bref.

Revenons à la parabole de la grenouille. Je l’ignorais avant d’écrire cette chronique, mais… elle est complètement fausse. Le professeur Doug Melton du département de biologie de l’Université de Harvard l’a démontré en 1995 : « Si l’on plonge une grenouille dans l’eau bouillante, elle ne s’échappera pas. Elle mourra. Si on la met dans de l’eau froide, elle s’échappera avant qu’elle n’ait chaud. Leur instinct de survie sera plus fort. » Autrement dit, les grenouilles ne sont pas connes au point de se laisser bouillir sans rien faire. Pour les humains par contre, je ne peux l’affirmer scientifiquement.

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