30 juin 2022 - 07:00
Grogne autour de la disparition d’un trottoir
Par: Sarah-Eve Charland
Un trottoir sur la rue Bourassa est destiné à disparaître. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Un trottoir sur la rue Bourassa est destiné à disparaître. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le plan directeur des trottoirs de la Ville de Saint-Hyacinthe fait encore parler de lui. La disparition d’un trottoir sur la rue Bourassa ne plaît pas à des résidents du quartier Saint-Sacrement qui estiment que cette décision nuit au transport actif. Pour la Ville de Saint-Hyacinthe, c’est une question d’équité et de sécurité.

Cette semaine, la Ville a effectué des travaux de déplacement de puisards. Par le fait même, elle a procédé à l’enlèvement de bordures et de trottoirs, mais elle ne reconstruira le trottoir que d’un côté, entre le boulevard Laframboise et l’avenue Raymond. De l’autre côté, la Ville aménagera une bordure.

Le résident du secteur Marc Bisaillon, qui représente également le parti Saint-Hyacinthe unie, a dénoncé vivement la disparition d’un trottoir sur une rue où se trouve l’école primaire Saint-Sacrement.

« Il y a une maison pour personnes âgées juste à côté de chez nous. Dès que [la neige] fond un peu, je vois les personnes âgées marcher. Je vois les enfants marcher. Je ne trouve pas que c’est une décision qui va vers l’avenir. Qu’on refasse les rues, qu’on repense les rues et les intersections, je suis totalement d’accord. Mais qu’on enlève des trottoirs qui ne font de mal à personne? […] Je ne vous demande pas d’en faire un neuf. Je vous demande de laisser celui qu’il y a là », a-t-il affirmé à la séance du conseil du 20 juin.

Selon le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, le retrait de ce trottoir ne devrait pas défavoriser le transport actif, comme le prétend M. Bisaillon. Cette orientation respecte le plan directeur des trottoirs adopté en 2018. Rappelons que le nouveau plan directeur avait provoqué une importante vague de protestation citoyenne qui avait culminé à la fin de l’année avec le dépôt d’une pétition de 875 signatures. Le document prévoit à terme une réduction du réseau de trottoirs d’environ 66 kilomètres (retrait de 83 km et ajout de 17 km) dans le but d’uniformiser la disposition des trottoirs dans les différents quartiers de la ville.

Une décision majoritaire

« Il y a un trottoir de l’autre côté de la rue. Par équité pour l’ensemble des citoyens, le plan des trottoirs a été accepté par les membres du conseil à la majorité. Juste avant la séance du 20 juin, on a reparlé du dossier. Encore une fois, la majorité a accepté d’exécuter ce qui était prévu », a répondu le maire.

Le conseil a été amené à se pencher à nouveau sur la question à la demande de la conseillère municipale du quartier Saint-Sacrement, Annie Pelletier. « J’ai ramené le tout au conseil. J’ai écouté les citoyens. Pour moi, l’important, c’est la satisfaction de chaque résident. Je ne suis pas en élection cette année. Ça ne fait pas partie d’un mandat », dit-elle en ajoutant qu’une piste cyclable sera aménagée d’un côté de la rue.

La conseillère Claire Gagné a mentionné que le trottoir était fortement endommagé. « Je ne crois pas que d’avoir deux trottoirs dans une rue résidentielle soit la meilleure solution. C’est vraiment dans ce sens-là qu’on a pris la décision de poursuivre notre plan. Ce dont on a besoin dans notre ville, c’est que chaque citoyen puisse, de façon sécuritaire, confortable et agréable, circuler de n’importe où à n’importe quel point. Et on n’y arrive pas en gardant nos vieux trottoirs. Garder le trottoir, ça coûte quelque chose. On doit l’entretenir. Normalement, c’est ce à quoi on s’engage avec le plan directeur des trottoirs, mais on ne peut le faire avec nos petits trottoirs désuets », conclut-elle.

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