20 mars 2014 - 00:00
Yukon et Yukon XL 2015
Gros et forts
Par: Marc Bouchard

(Squaw Valley, Californie) C'est bien ma veine. En plein hiver québécois, alors que le mercure joue allègrement sous les zéros, on me promet un voyage en Californie pour tester des véhicules le temps d'une courte randonnée de quelques centaines de kilomètres. Je m'imaginais déjà sous les palmiers, appréciant les chauds rayons du soleil.

Mais les véhicules mis à l’épreuve sont de gros utilitaires sport. Pas question de se prélasser cheveux au vent, il faut plutôt les plonger dans leur élément. Après un court séjour dans la vallée de Napa, départ direction la région de Lac Tahoe et de Squaw Valley, une portion montagneuse de la Californie où les sports d’hiver sont rois (on y a même déjà tenu les Jeux olympiques d’hiver avant ma naissance).

Car il fallait des obstacles imposants pour affronter ces encore-plus-imposants véhicules qui subissent, pour 2015, un remaniement total. En fait, comme ils partagent la plate-forme des camionnettes grand format que sont les Silverado et les Sierra, il était normal qu’ils soient aussi retouchés. Physiquement, malgré les changements intrinsèques de la structure, l’esthétique n’est pas tellement modifiée. Il est vrai que la grille du Yukon Denali est profondément distinctive, et que les phares à DEL sont désormais de rigueur, mais le gros véhicule ne perd pas de sa personnalité. C’est davantage à l’intérieur que les changements sont évidents. Écran multimédia de grande taille, espace imposant, ergonomie simplifiée, on a misé sur le confort et la facilité d’utilisation. On a aussi insisté beaucoup sur le silence de l’habitacle; peu importe la chaussée ou les conditions, une simple conversation à bord se fait sur le ton amical et doux habituel plutôt que sur un ton insistant pour que tous les passagers entendent. Une notion cependant un peu moins vraie dans le Tahoe qui s’est avéré un tantinet plus bruyant et moins doux en conduite que le Yukon de notre essai. Mêmes nuances entre le Yukon XL allongé et sa contrepartie Chevrolet, le Suburban. Une bonne note aussi pour ces versions allongées au style plus passe-partout qu’auparavant, et qui offre désormais un comportement quasi similaire à leur pendant plus court, malgré un énorme empattement de 3,25 mètres (soit un peu plus de dix pieds). Il faut dire que la longueur hors tout du véhicule ne laisse place à aucune interprétation : 5 m 60 ou un peu plus de 18 pieds 8 pouces! Le seul véritable bémol dans tout cet espace est l’aménagement de la console centrale à l’avant. Trop imposante, d’une largeur spectaculaire, elle permet quasiment d’y loger l’épicerie de la semaine en un seul bloc (sérieusement, on peut y entreposer un ordinateur portable sans difficulté). En revanche, cette dimension imposante rend la console un peu trop présente en conduite, et elle devient quasiment une distraction lors de virages plus prononcés.

Économes malgré tout

Mais ces dimensions, tout comme l’espace intérieur, étaient déjà bien connues des amateurs de ce genre de gros utilitaire dans l’ancienne génération. C’est plutôt la puissance et la consommation d’essence qui faisaient lourdement défaut.

GM a totalement changé la mécanique, recevant sous le capot un tout nouveau moteur tout aluminium de 5,3 litres capable de développer 355 chevaux. Les versions allongées haut de gamme optent plutôt pour un 6,2 litres V8 de 420 chevaux, tout aussi imposant. Mais, ô bonheur, malgré la taille imposante et les nouveautés du modèle, on a réussi à diminuer la consommation de façon importante, en utilisant notamment le système Active Fuel Management, qui désactive la moitié des cylindres à vitesse de croisière. Une bonne note aussi pour le nombre de passagers : 8 en mode normal, 9 si on utilise les banquettes au lieu des sièges baquet. Et une note remarquable pour l’espace de chargement de 3429 litres et la capacité de remorquage de 3674 kilos, rendant le Yukon capable de transporter à la fois vos enfants, et de remorquer votre maison! Plus sérieusement, sur les routes californiennes, de montagne ou de vallée, le Yukon et ses semblables s’est avéré très capable, confortable et répondant avec plus d’aisance qu’on aurait pu le croire aux sollicitations de la direction. Les suspensions, assez rigides pour éviter le moindre sautillement, sont aussi en mesure de mieux assurer le confort de la famille, J’ai un ami et éditeur du COURRIER, grand amateur de ce genre de véhicule, qui attendait avec impatience mon essai du Yukon afin de savoir s’il valait la peine de changer le sien. La réponse est sans équivoque : le nouveau Yukon et ses frères conservent les qualités qu’ils ont toujours eues, mais y ajoutent cette fois un peu de raffinement.

Forces :

– Intérieur bien aménagé – Confort indéniable – Insonorisation

Faiblesses :

– Console centrale trop imposante – Coût des versions haut de gamme – Tahoe plus bruyant

Fiche technique :

Modèle essayé : Yukon Denali 4 roues motrices Moteur : V8 6.2L ACC 16 soupapes Puissance (ch@tr/min) : 420 @ 5600 Couple (lb.pi@tr/min) : 450 @ 4100 Roues motrices : Intégrale Transmission : Automatique à 6 rapports Freins antiblocage : Antiblocage aux 4 roues Consommation : 17.0 l aux 100 km (ville); 11.4 l aux 100 km (route) Prix : 76 530 $

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