3 juin 2021 - 07:00
carte blanche
Holà Demers!
Par: Christian Vanasse

D’après moi, il va y avoir un spécial sur les tomates Demers bientôt à l’épicerie. Parce qu’après le troublant reportage de Radio-Canada sur les conditions de vie indécente des travailleurs étrangers de l’entreprise « familiale », plusieurs ont appelé au boycott et choisi de ne plus mettre ces infâmes tomates dans leur panier, mais plutôt de les lancer au propriétaire, Jacques Demers.

Et celui-ci l’a amplement mérité pour sa réponse aussi pourrie que les taudis où il entasse ses employés : « L’idée, c’est qu’ils soient heureux, mais ce n’est pas un monde de Calinours, ce sont des employés agricoles. » Autrement dit, on peut les traiter comme de la (choisissez votre mot).

Devant le tollé, Demers a assuré qu’il allait couvrir les moisissures avec de la belle peinture. Ben oui. Ils auraient pu le faire avant, ça leur aurait évité de payer pour qu’une firme de relations publiques nous tartine sa boulechite. Mais le vrai scandale, c’est quand l’entreprise affirme que sans ces travailleurs « ESSENTIELS », elle ne pourrait survivre. Voilà, tout le problème résumé en une phrase. Ils sont ESSENTIELS à ta survie et c’est comme ça que tu les remercies? À voir comment ils traitent ceux qui produisent leurs tomates, imaginez comment ils doivent se foutre de ceux qui vont les manger…

Si au moins ce scandale servait à faire peur aux autres vauriens qui exploitent des êtres humains pour le profit. Parce qu’avec la grosse business agroalimentaire, des « tomates pourries », on en retrouve aussi ailleurs.

Je le sais, vous le savez, tout le monde le sait. Les seuls qui ont l’air de l’ignorer sont ces boss qui abusent du système… et ces consommateurs pour qui le seul « comment » qui compte est « comment ça coûte ». Tiens, eux aussi mériteraient d’être boycottés.

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