22 août 2024 - 03:00
Honda Prologue, pareil mais différent
Par: Marc Bouchard
Photo Honda Canada

Photo Honda Canada

Ce n’est un secret pour personne, Honda et General Motors ont travaillé de concert pour la préparation du Honda Prologue. En fait, le véhicule du constructeur japonais mise sur la plateforme Ultium de GM et s’inspire largement du Chevrolet Blazer EV. Mais Honda a mis un point d’honneur à se différencier au maximum et à offrir un véhicule aussi différent que possible.

Ce qui est identique, c’est évidemment la motorisation et la capacité de charge. Le Honda Prologue mise sur une batterie de 85 kWh et une puissance de recharge maximale de 150 kW. Cette combinaison permet donc de récupérer quelque 100 km d’autonomie en 10 minutes, une fois le véhicule branché à la borne idéale.

Selon le constructeur, c’est donc une autonomie totale de 452 kilomètres qui s’affichera au compteur avec la plupart des versions. Seule la Touring y perd un peu, affichant une quinzaine de kilomètres en moins.

En matière de puissance, le Honda Prologue n’est pas un sportif. Son rouage intégral limite la puissance totale à 288 chevaux, ce qui semble le placer bien en deçà de certains autres véhicules électriques qui sont de véritables fusées. Avouons cependant que c’est généralement bien suffisant pour les besoins ordinaires des automobilistes urbains. Rares sont ceux qui ont vraiment besoin d’une accélération foudroyante à chaque démarrage, malgré le plaisir que cela puisse apporter.

Là où le bât blesse en revanche, c’est en matière de conduite. Car le Prologue n’offre pas non plus la précision de conduite que l’on pourrait associer aux autres véhicules Honda. Il se montre lourdaud, et on ressent vivement le manque d’enthousiasme en conduite dynamique.

C’est que, contrairement au Blazer dont il est le jumeau, les suspensions sont davantage tournées vers le confort et l’absorption des chocs – un peu trop souvent présents sur nos routes – que vers une conduite sportive. Les virages sont donc davantage ceux d’une familiale un peu pesante plutôt que d’une sportive affûtée.

Ce qui, encore une fois, n’est un handicap que pour ceux qui ont envie d’une conduite plus inspirante. La réalité, c’est que la plupart des acheteurs de VUS n’y verront que confort et apprécieront la randonnée, tout simplement.

Dans l’habitacle

Le design de l’habitacle, tout comme le style extérieur, n’a rien de commun avec celui de GM. En fait, on a choisi d’opter pour une certaine sobriété du côté de Honda, ce qui en soi n’a rien de mauvais. Cela a au moins l’avantage d’éliminer du décor le panneau grillagé que Honda a apposé dans son CR-V, sa Civic et d’autres véhicules, et qui finit par devenir lassant.

L’écran central abrite le système d’infodivertissement totalement compatible avec Android Auto et Apple Car Play sans fil, un avantage indéniable. Même s’il n’a rien de révolutionnaire, le système est relativement simple et ne nécessite pas de longues heures d’apprentissage avant d’être maîtrisé.

L’ergonomie n’est cependant pas sans faille. Le levier de gauche qui sert de contrôle pour les essuie-glace avant et arrière et les phares n’est pas exactement un modèle d’efficacité. Certaines fonctions dont la gestion passe obligatoirement par l’écran tactile ne sont pas non plus idéales.

C’est par exemple le cas de la gestion du contrôle de la récupération au freinage. Il faut d’abord appuyer sur le bouton, puis resélectionner une autre option pour choisir le niveau d’intervention du système. Moi qui n’avais pas compris cette subtilité s’est retrouvé très très près du volant lorsque j’ai levé le pied de l’accélérateur en mode d’intervention maximale. Attention, il est radical, pour dire le moins.

L’espace est aussi un défaut. Pas aux places avant, où ma silhouette autrefois athlétique a trouvé du dégagement en abondance, mais aux places arrière en revanche, même mon 1 m 70 trouvait que le plafond se logeait un peu trop près de mois. Fiston, beaucoup plus grand, n’a tout simplement pas apprécié la pente du toit trop prononcée. Heureusement, il a pu se reprendre avec l’espace pour les jambes, très abondant grâce à un empattement étonnant.

Le coffre n’est pas non plus le plus spacieux. Il propose un maximum de 750 litres, selon les versions, ce qui le place en bas du Blazer.

Le Honda Prologue est un étonnant véhicule. Sa consommation électrique est efficace, son confort est plus que conséquent et son prix est concurrentiel avec ses rivaux. Il a bien quelques défauts de conception, mais il est suffisamment différent de ce que GM propose pour attirer des acheteurs qui lui sont propres. Un bon coup de Honda, mais il faudra faire davantage pour attirer les foules.

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