Pilotée par l’urgentologue de l’Hôpital Honoré-Mercier Robert Patenaude et son équipe, cette initiative permettra aux ambulanciers de contacter un médecin à distance et de constater le décès d’un patient par eux-mêmes selon une procédure préétablie. Actuellement, le protocole nécessite le transport du corps du défunt à l’hôpital par ambulance afin qu’un médecin puisse constater le décès et sa cause.
« Cela permettra de libérer les ambulanciers pour qu’ils puissent effectuer le travail pour lequel ils sont formés. Leur tâche n’est pas de transporter les corps des défunts et notre tâche à l’urgence n’est pas seulement d’identifier les décès. Nous pourrons aussi améliorer le roulement à l’urgence, car lorsque celle-ci est bondée et que nous devons procéder à une constatation de décès, ce n’est pas toujours le bon moment », explique Robert Patenaude. Il ajoute qu’en période de crise sanitaire, il est préférable que les familles d’un défunt évitent de fréquenter l’urgence inutilement.
Le protocole établi par l’urgentologue prévoit qu’en cas de décès par cause naturelle, le défunt serait récupéré à son domicile par les services d’une maison funéraire. Dans le cas d’une mort accidentelle ou d’un suicide, le corps sera plutôt transporté à l’Institut médico-légal de Montréal. Si la famille du défunt en ressentait le besoin, un « point de sortie » a été prévu dans le protocole afin que le corps puisse converger vers le centre hospitalier.
Selon Robert Patenaude, qui œuvre sur le projet depuis près d’un an, c’est en raison de la pandémie que ce projet « dormant » a été réactivé. Il est désormais entre les mains des instances gouvernementales, lesquelles songent à centraliser le tout dans la région de Québec.
« Ça se faisait déjà là-bas et je l’ai adapté pour la Montérégie. Je n’ai aucun problème à ce que le projet soit centralisé. Je veux seulement que les idées fassent du chemin. Ce sont des initiatives comme celle-là qui font que nous aurons un système de santé plus performant », croit l’urgentologue.