Quand j’ai vu les restos Valentine faire la promotion d’un film mettant en vedette Éric Salvail, j’ai tout de suite dit : relish-ketchup siouplait à la caissière qui pitonnait mon trio. Ça venait avec un 2 pour 1 pour aller voir ce futur succès commercial de l’été 2013 que serait Hot-Dog, le film. C’est ce qu’autoproclamait l’affiche avec une brochette d’artistes en pose saucisse.
J’ai poliment refusé. Du junk j’en mange, mais si possible pas deux fois dans la même semaine. Et allez savoir pourquoi, ce que j’avais devant moi avait l’air plus nourrissant. Une intuition comme ça. Était-ce le titre? La bande-annonce? Le fait qu’Éric Salvail y soit? Les déclarations du réalisateur Marc-André Lavoie à l’effet qu’il fait des films légers parce que le public québécois a l’équivalent d’une 6 e année B et donc, faut pas trop lui en demander. Ou un subtil mélange de tout ça? Qu’importe. Il disparaîtra rapidement des écrans pour passer directement au panthéon des films cultes nuls aux côtés des Angelo, Fredo et Roméo, Camping sauvage, l’Appât et autres navrants navets visuels. C’est vous dire le flop. Surprenant. C’était pourtant du cinéma comme l’aime Vincent Guzzo. Un bon gros film à pop-corn facile à comprendre avec des grosses vedettes, de la grosse promo pis ben du cash. Pas un film compliqué pis braillard qui se passe dans d’autres pays avec des noms bizarres. Pas des films de Xavier Dolan! Mais pendant que les films Rebelle, Inch Allah et Monsieur Lazare continuent de récolter les honneurs, la seule récompense qu’Hot-Dog pourra espérer est une statuette aux Aurores, le festival des mauvais films de Jean-René Dufort. Un échec critique donc, mais aussi populaire, le public boudant les guichets… forçant peut-��tre messieurs Lavoie et Guzzo à revoir leur jugement sur les Québécois.