3 Décembre 2020 - 14:34
Hôtel-Dieu : des infirmières s’indignent
Par: Maxime Prévost Durand
Des infirmières de l’unité du Parc de l’Hôtel-Dieu ont pris cette photo, au changement de quart du soir à la nuit, lundi, en protestation aux décisions des gestionnaires de ne pas déployer davantage de personnel. Photo gracieuseté

Des infirmières de l’unité du Parc de l’Hôtel-Dieu ont pris cette photo, au changement de quart du soir à la nuit, lundi, en protestation aux décisions des gestionnaires de ne pas déployer davantage de personnel. Photo gracieuseté

« Ça va faire », ont dit les infirmières de l’unité du Parc de l’Hôtel-Dieu à leur arrivée au travail, lundi soir, en prévision de leur quart de nuit.

Voyant qu’elles n’allaient être que trois infirmières, dont deux auxiliaires, pour s’occuper de plus d’une soixantaine de résidents dans cette zone chaude, elles ont refusé de travailler et ont plutôt fait un « sit-in » parce qu’elles jugeaient insuffisants les effectifs prévus par les gestionnaires du CHSLD .

« Pour l’employeur, c’est un ratio normal, s’est désolée la présidente du Syndicat des professionnelles en soins de Montérégie-Est, Brigitte Pétrie, au lendemain de cette manifestation improvisée. Mais en zone COVID, si tu t’occupes de dix personnes, c’est beau. Il aurait fallu avoir l’équipe en double. »

Les infirmières ont également dénoncé la piètre qualité et l’état parfois désuet de l’équipement de protection avec lequel elles doivent composer, en zone chaude de surcroît.

Au terme de plus de trois heures de négociations entre le syndicat et les dirigeants de l’Hôtel-Dieu, il a été convenu qu’une employée du quart de soir resterait pour faire du temps supplémentaire obligatoire en échange d’une journée de congé plus tard dans la semaine, a fait savoir Mme Pétrie.

Des représentants de l’Hôtel-Dieu sont aussi allés chercher, dans la journée de mardi, des gants « plus adéquats » à l’Hôpital Honoré-Mercier, a poursuivi la présidente syndicale.

« On a hâte de voir comment ça va se passer au cours des prochaines nuits », a ajouté Mme Pétrie.

Du côté du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, on s’est dit « sensible aux préoccupations [des] employés » et on a reconnu qu’une révision du personnel requis sur l’unité du Parc était en cours « en raison de l’évolution récente de la situation [en lien avec la COVID-19] sur place ».

Le conseiller aux relations médias, Hugo Bourgoin, a par ailleurs assuré qu’« un suivi sera fait en lien avec cette situation autant avec le personnel concerné qu’avec le syndicat ». Il a également rappelé que « la pénurie de main-d’œuvre en soins infirmiers est une problématique provinciale et la situation n’est pas différente au sein de notre établissement ».

Quant aux équipements désuets, M. Bourgoin a mentionné qu’aucun problème n’avait été porté à l’attention du CISSS de la Montérégie-Est avant lundi. « Les blouses abîmées seront retirées du circuit et remplacées par un nouveau modèle, a-t-il indiqué. Quant aux visières, un lot défectueux a été identifié et retiré. »

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