5 mai 2022 - 07:00
Hôtel Ottawa, un bâtiment convoité
Par: Sarah-Eve Charland
L’Hôtel Ottawa avait été mis en vente au montant de 1,75 M$ en octobre 2021. Photothèque | Le Courrier ©

L’Hôtel Ottawa avait été mis en vente au montant de 1,75 M$ en octobre 2021. Photothèque | Le Courrier ©

Le caractère patrimonial et l’emplacement de l’Hôtel Ottawa faisaient des jaloux avant d’être détruit par les flammes la semaine dernière. Sur le marché depuis quelques mois, l’immeuble faisait l’objet de convoitise, assure le courtier immobilier Pascal Milotte.

Le bâtiment appartient à un groupe d’investisseurs, regroupés sous la société Immobilier Hôtel Ottawa, soit Nathan-Gabriel Faix, de Saint-Philippe, Sylvie Drouin, d’Issoudun, Julien Dupont, de Saint-Constant, et Sylvain Pouliot, de Montréal.

Les propriétaires avaient acquis le bâtiment à l’automne 2019 au coût de 1,25 M$. À ce moment, le courtier immobilier Pascal Milotte avait piloté la transaction. Deux ans plus tard, voyant que des investisseurs s’intéressaient au centre-ville de Saint-Hyacinthe, il a sollicité les propriétaires pour remettre l’immeuble en vente.

L’Hôtel Ottawa était à vendre depuis octobre 2021 et était affiché à 1,75 M$. Les revenus potentiels pour ce bâtiment qui regroupait trois locaux commerciaux et 30 logements résidentiels étaient estimés à 214 000 $ par année. Le courtier assure avoir reçu plusieurs offres pour cet immeuble. Il devait d’ailleurs en présenter une aux propriétaires au lendemain de l’incendie.

« C’est sûr que ça prend plus que six mois pour vendre un immeuble comme ça. Ce n’est pas n’importe qui qui peut acheter ça. Ça prend quelqu’un qui connaît ce type de bâtiment. J’avais beaucoup d’investisseurs de l’extérieur. Ils veulent investir à Saint-Hyacinthe. […] Tu serais surpris de voir le nombre d’appels que j’avais sur cette propriété-là. Par semaine, j’en avais cinq ou six. C’est en demande, ces propriétés-là. Je suis pas mal sûr que, d’ici juillet, elle aurait été vendue », souligne M. Milotte.

Ces acheteurs potentiels y voyaient la possibilité de transformer ces logements en quelque chose de plus luxueux. Étant donné qu’on y trouvait des logements 1 1/2 et des chambres à louer, l’achat pouvait s’avérer plus complexe auprès des institutions financières qui y voyaient des revenus plus instables. C’est notamment ce qui a fait avorter une offre d’achat conclue pendant le temps des fêtes.

« Oui, on demandait 1 750 000 $. [Les investisseurs] sont de l’extérieur. Pour eux, 1,75 M$, c’est le prix des duplex et des trois logis à Montréal. Ils regardaient les revenus à 214 000 $ par année et trouvaient ça intéressant », poursuit le courtier immobilier.

Selon le rôle d’évaluation de la Ville de Saint-Hyacinthe, la valeur du bâtiment centenaire s’élevait à 716 200 $.

Les intentions des propriétaires sur l’avenir du terrain devenu vacant ne sont pas encore connues. Si les propriétaires décident de vendre le terrain, la demande sera grande, assure M. Milotte. « Les terrains commencent à se faire rares. C’est sûr qu’il y a un intérêt pour un terrain comme ça. »

Interpellé par LE COURRIER, l’un des propriétaires, Nathan-Gabriel Faix, a répondu brièvement. « Dans l’immédiat, nous n’avons pas d’information à transmettre, mis à part que nous travaillons étroitement avec les policiers, la Croix-Rouge et divers organismes pour relocaliser de façon sécuritaire l’ensemble des locataires. Nous nous comptons extrêmement chanceux que personne n’ait été gravement blessé lors de cet incendie et prenons les mesures nécessaires pour que la suite soit la plus évidente possible pour eux. »

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