Une requête en accréditation a été déposée au Tribunal administratif du travail en février 2022. La juge administrative Irène Zaïkoff a accordé la syndicalisation de tous les agents à la réception et auditeurs de nuit, excluant les directeurs et les superviseurs, qui travaillent au Sheraton de Saint-Hyacinthe, le 29 mars 2022.
« On nous a contactés parce qu’on est très présents dans l’hôtellerie au Québec et qu’on s’occupe des agents à la réservation au Sheraton de Montréal. L’employé qui nous a appelés avait déjà parlé avec ses collègues. On a récolté les signatures et on a commencé le processus d’accréditation », explique le représentant syndical d’Unifor, Michel Bélanger.
Les employés travaillent pour une agence de placement gérée par Michel Douville, aussi directeur général de l’hôtel Sheraton. Bien qu’ils puissent être appelés à accomplir des mandats dans d’autres hôtels, les employés ne travaillent pour le moment qu’à l’hôtel Sheraton de Saint-Hyacinthe. Unifor représentera donc 10 à 12 employés du Sheraton.
Depuis l’ouverture de l’hôtel, tous les corps de métier sont embauchés en sous-traitance. Les autres professions ne sont pas affiliées à un syndicat. Il s’agit donc du premier syndicat à faire son entrée depuis l’ouverture de l’hôtel.
En 2019, des employés d’Entretien Phénix avaient aussi tenté de se syndiquer, mais en vain. L’entreprise était mandatée par l’hôtel pour assurer l’entretien ménager. Certains des employés avaient même affirmé, dans LE COURRIER, avoir été licenciés dans le cadre de la démarche de syndicalisation.
En route vers des négociations
Une première assemblée générale annuelle s’est tenue la semaine dernière. Le syndicat s’affaire donc à prendre le pouls de ses membres pour préparer les négociations qui mèneront à la signature d’une convention collective. Selon M. Bélanger, les revendications se situent principalement au niveau des salaires, qui seraient bien inférieurs à ceux du secteur hôtelier, en plus de réclamer de meilleures conditions de travail.
Michel Douville assure qu’il n’y avait pas de doléances. « C’est arrivé comme ça. J’ai reçu un courrier comme quoi les employés demandaient une accréditation syndicale. J’ai été convoqué à une séance du Tribunal administratif du travail. Je ne me suis pas opposé à la démarche », raconte-t-il.
Un air de déjà-vu
Rappelons que l’Hôtel des Seigneurs avait fermé ses portes en décembre 2013 après un long conflit de travail qui avait débuté en octobre 2012. Le conflit s’était éternisé au point où les propriétaires à l’époque, l’entreprise SilverBirch Hotels & Resorts, avaient mis en vente le complexe. C’est alors une entreprise à numéro associée aux Centres d’achats Beauward qui avait acquis l’établissement fermé depuis quelques mois. L’immeuble a finalement été détruit et un nouvel établissement a été construit de l’autre côté de la rue. De cette façon, le propriétaire n’était plus obligé de s’entendre avec le syndicat affilié de l’époque, la CSN.
M. Bélanger avoue qu’il ne connaît pas tout l’historique de l’Hôtel des Seigneurs, mais reconnaît la tendance du secteur hôtelier à recourir à la sous-traitance pour ne pas faire affaire avec des syndicats. « Pour le moment, on a une très belle relation avec l’employeur », ajoute-t-il.
