Le premier est un investissement dans la richesse collective de Saint-Hyacinthe avec ses quelque 400 M$ d’investissements et ses 600 emplois à court et moyen terme; le second est une dépense qui viendra creuser notre dette et nous appauvrir à moyen et à long terme. Dans les deux cas, je ne me lasse pas d’écrire sur ces sujets qui sont tout… sauf polarisants pour le Maskoutain moyen!

Dans le cas d’Exceldor, il n’y a pratiquement que l’Union des producteurs agricoles du Québec qui a trouvé à redire sur le déménagement de l’usine de Saint-Damase vers Saint-Hyacinthe puisqu’elle s’installera en zone agricole. Au terme d’une bataille épique devant la Commission de protection du territoire agricole, le chien de garde édenté des terres agricoles a fini par céder 10 hectares à la coopérative.

Cette dernière vient de dépenser près de 460 000 $ pour acheter ce terrain des mains de la Ville de Saint-Hyacinthe. Cela ressemble à un prix d’ami, mais la Ville aurait cédé le terrain gratuitement que nous n’aurions rien trouvé de vraiment mal à en dire, considérant l’ampleur du projet et des retombées qui viennent avec.

C’est pour cela que cultiver le secret autour de l’entente entre la Ville et Exceldor apparaît discutable dans la mesure où toutes les municipalités seraient prêtes à dérouler le tapis rouge aux pieds de toute entreprise agroalimentaire responsable prête à investir des centaines de millions et à embaucher des centaines d’employés.

En ce qui concerne le réaménagement de la promenade Gérard-Côté, encore à l’étape des plans et devis, on ne peut pas dire qu’ils sont nombreux à s’indigner devant l’ampleur de la facture. Outre votre humble serviteur depuis la première heure, il y a le conseiller de La Providence, Bernard Barré. Ce dernier ne manque plus une seule occasion de sonner l’alerte au naufrage.

L’iceberg est pourtant droit devant, rappelait-il encore avec justesse lors de l’assemblée publique du conseil, le 6 mai. « M. le maire, vous êtes le capitaine du Titanic et, sur le bateau, on trouve les payeurs de taxes. »

Des payeurs de taxes qui semblent pourtant dormir encore profondément au fond de leur cabine, pour le plus grand bonheur du maire et de la majorité de ce conseil puisqu’ils gardent le cap et foncent droit devant à toute vapeur.

Il faut quand même être distrait pour ne pas voir l’inévitable choc qui menace de nous entraîner vers le fond. Avant même qu’une première planche de la promenade de 2,4 kilomètres ne soit remplacée, le projet est passé de 33 M$ à 49,7 M$. La simple étape de la préparation des plans et devis accuse déjà à elle seule un dépassement de coût de 256 000 $. On prévoit que la firme Daoust Lestage, responsable du concept et des plans, touchera des honoraires dépassant les 3 M$.

La subvention provinciale de 5 M$, obtenue à l’arraché grâce à un décret gouvernemental, ne pèse plus très lourd dans ce projet de 50 M$, qui aurait en plus été dégraissé afin de limiter l’explosion budgétaire. Merci mon Dieu!

Et comme la Ville tient mordicus à sa promenade des rois, elle a dû mettre sur la glace la refonte du populaire et pratique parc Casimir-Dessaulles, un autre projet ambitieux pour lequel elle avait invité les Maskoutains à rêver en couleurs. Pour faire lever à tout prix une promenade pharaonique, la voici donc qui reporte aux calendes grecques son projet de parc devant l’hôtel de ville.

Et je vous rappelle que la Ville de Saint-Hyacinthe a délibérément choisi de se priver d’un poste de conseiller aux élections de novembre 2025 en disant qu’il s’agit de mesure de rationalisation qui s’inscrit dans un cadre de saine gestion.

Comprenez qu’on sabre une dépense annuelle de 60 000 $, sans remettre en question une dépense de 50 M$. La bonne nouvelle ici, c’est que le poste de Bernard Barré n’est pas en jeu.

Et qu’au rythme où le dossier progresse, il y aura encore moyen d’y revenir après l’élection ou la réélection du capitaine et de ses matelots qui sont tous libres et indépendants, malgré les apparences.