En plus de faire un tour d’horizon des différentes branches économiques de la Ville de Saint-Hyacinthe, comme l’usine de biométhanisation, M. Beauregard a profité de l’occasion pour faire un retour sur les actions réalisées au cours de la première moitié du mandat débuté en novembre 2021. Mais c’est surtout l’enjeu entourant la crise du logement qui s’est retrouvé au cœur de son discours.
« Oui, nous voulons accueillir plus de logements, mais ça ne veut pas dire que nous sommes prêts à tout pour le faire. Il y a une réflexion derrière chaque décision et une vision derrière chaque action », assure-t-il.
Il n’est pas simple d’accepter des projets résidentiels, poursuit-il. « Les réseaux d’égouts et d’aqueduc sont-ils conçus pour supporter l’ajout de nouvelles habitations? Les garderies et les écoles à proximité ont-elles la capacité d’accueillir de nouveaux élèves? Les nouveaux résidents sans voiture auront-ils un accès facile aux services essentiels et au transport en commun? Ayant un impact direct sur la qualité de vie des citoyens, toutes ces questions doivent être abordées en amont de la réalisation des projets et sont cruciales pour leur soutien », rappelle-t-il.
Le maire a ajouté travailler de plus en plus en collaboration avec les promoteurs pour les inciter à inclure des logements à prix abordable dans leur projet. Il a tenu à mentionner les projets résidentiels sur la table, comme ceux de Biophilia et de Mission Unitaînés. Aussi, entre autres, les discussions ont repris pour la relance du chantier de Corev à l’arrière du Centre des arts Juliette-Lassonde, des travaux débutés par Groupe Sélection.
« Saint-Hyacinthe a connu une croissance accélérée au cours des dernières années. C’est bien de densifier et c’est même notre intention de continuer à le faire pour contrer la crise de l’habitation, mais il faut le faire intelligemment. »
Des investissements nécessaires
Pour toutefois soutenir tous ces projets, la Ville doit poursuivre la mise à niveau de ses infrastructures souterraines. En attendant, elle a mis en place un règlement de contrôle intérimaire encadrant les zones où il est permis de construire de façon à densifier tout en respectant la capacité des réseaux d’égout.
« Il est impératif d’améliorer et de renforcer nos fondations. Au fil des années, nous avons apporté des améliorations significatives sur des infrastructures visibles, comme les centres communautaires, le Centre aquatique Desjardins, le Centre culturel Humania Assurance et la bibliothèque T.-A.-St-Germain. Ces projets sont indéniablement primordiaux et contribuent à la qualité de vie de nos citoyens. Cependant, qui a-t-il de plus fondamental que l’accès à l’eau potable et la gestion efficace de nos eaux usées? Rénover les infrastructures liées à la gestion de l’eau est un geste non visible à la population et c’est pas mal moins séduisant qu’une nouvelle bibliothèque », poursuit M. Beauregard.
Ce dernier a rappelé que la Ville devra investir environ 300 M$ au cours des 15 prochaines années pour mettre à niveau et améliorer le système de traitement des eaux usées. Entre autres, des travaux seront lancés cet automne pour augmenter la capacité de la station d’épuration. À terme, on estime que ces travaux permettront d’augmenter de 30 % la capacité de cette infrastructure.
Le maire a d’ailleurs à nouveau interpellé la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, à propos des négociations pour le renouvellement du Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ) durant son discours. Selon M. Beauregard, les négociations sont actuellement bloquées par le gouvernement provincial (voir autre texte en page 16). Le directeur du bureau de la députée, Olivier Valois, a pris le micro pour répondre au maire lors de la période de questions. Il a mentionné qu’il devait aussi interpeller le gouvernement fédéral puisque c’est ce dernier qui impose des conditions aux municipalités en échange des subventions.
