15 février 2024 - 03:00
Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe
« Il n’y a jamais de bon moment pour rénover un siège social » – Jean-Pierre Bédard
Par: Sarah-Eve Charland
Le directeur des ressources matérielles, Jean-François Soumis, et le directeur général du CSSSH, Jean-Pierre Bédard, expliquent les raisons qui ont mené à la rénovation du siège social.Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le directeur des ressources matérielles, Jean-François Soumis, et le directeur général du CSSSH, Jean-Pierre Bédard, expliquent les raisons qui ont mené à la rénovation du siège social.Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le directeur général du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH), Jean-Pierre Bédard, défend le projet de rénovation du siège social nécessitant un investissement de 12 M$, dont 2 M$ proviennent d’un régime d’indemnisation.

« Il n’y a jamais de bon moment pour rénover un siège social, reconnaît M. Bédard. C’est nos écoles qu’on priorise, mais il faut être responsable de nos 57 bâtiments, dont le siège social », affirme-t-il, peu surpris par les réactions de mécontentement qui ont suivi l’annonce.

La décision d’injecter 12 M$ dans le siège social s’est prise le 16 mai 2023 en séance du conseil d’administration du CSSSH par le biais d’une résolution regroupant la liste des projets de maintien des actifs pour l’année 2023-2024. Au total, 19,9 M$ seront investis dans les différents bâtiments du CSSSH, dont à l’école secondaire Casavant et à l’école primaire Saint-Thomas-d’Aquin.

Même si, ultimement, c’est le conseil d’administration qui adopte les projets de rénovation, les orientations sont définies par la direction générale. Le projet du siège social a suivi le même processus décisionnel que les autres projets de maintien, nous assure-t-on.

Il a été impossible de discuter avec la présidente du CSSSH, Elen Bourgeois, sur la question. On nous a répondu que, depuis l’adoption de la Loi 40 en 2020, les présidents ne sont plus porte-parole des centres de services scolaires. Le directeur général, Jean-Pierre Bédard, a bien accepté de nous rencontrer pour expliquer la décision.

Tant qu’à

Questionné à savoir si le projet de rénovation du siège social se retrouvait dans les priorités ou dans le plan quinquennal, le directeur général admet que le sinistre survenu au sous-sol du bâtiment à la suite d’une pluie torrentielle au printemps 2022 a précipité les choses. L’organisation a reçu 2 M$ en indemnisation auxquels elle a ajouté 10 M$ en provenance du budget pour le maintien d’actif.

Les rénovations au sous-sol nécessitaient de couler du béton par le plancher et d’utiliser des éléments mécaniques au rez-de-chaussée. Il aurait fallu, de toute façon, repenser l’utilisation de l’espace au rez-de-chaussée, explique M. Bédard.

« C’est le sinistre qui nous a poussés à prendre cette décision. Tant qu’à refaire le sous-sol, faisons un projet de maintien d’actif. On avait déjà une mobilisation de chantier. On a donc considéré d’avoir un projet structurant », poursuit-il.

Et par projet structurant, il spécifie que les travaux permettront surtout d’offrir un environnement pratique. L’idée n’est pas d’aménager un beau siège social, se défend-il, mais un qui permettra une croissance de l’organisation.

« J’aime le bâtiment. Il rappelle l’esprit d’une école. Au cours des dernières années, on a agrandi par l’intérieur. On constate une croissance de l’organisation. Avec les balises du télétravail qu’on a mis en place, on fait le pari de conserver la bâtisse. Le réaménagement permettra d’assurer une longévité. »

Plusieurs scénarios ont été analysés, ajoute M. Bédard. Le premier était celui de redonner une vocation scolaire au siège social. La configuration du bâtiment, qui fait référence à une école d’une autre époque, présentait de grands défis. Entre autres, on n’y retrouve pas de gymnase double ni de débarcadère.

Dans un deuxième cas, la location d’un immeuble à long terme a été écartée. Le ministère de l’Éducation n’accepte pas de financer la location. Le CSSSH a refusé de puiser dans son enveloppe budgétaire de fonctionnement pour concrétiser cette option.

Rappelons que les travaux au siège social ont causé la relocalisation de 123 employés au centre-ville. La durée de cette relocalisation devrait s’étendre sur 24 mois. Les travaux consisteront à ajouter des contreventements, à renforcer le plancher, à désamianter, à remplacer les fenêtres, à installer un système de ventilation, à changer le système de chauffage à énergie fossile par un système de géothermie ainsi qu’à redécouper les espaces. D’autres travaux seront réalisés au sous-sol afin de décloisonner l’espace et de renforcer la fondation et la structure.

Vétusté des bâtiments

Un peu plus de 60 % des bâtiments du CSSSH présentent à l’heure actuelle un état insatisfaisant, selon les dernières données sur l’état des bâtiments scolaires au Québec. La nouvelle école au Domaine-sur-le-Vert a permis d’améliorer le bilan. Pour l’ensemble du parc immobilier du CSSSH, les investissements qui seraient nécessaires pour remettre à neuf les bâtiments représentent plus de 230 M$.

Les immeubles reçoivent une cote de A à E. Si les travaux pour remise à neuf représentent plus de 35 % de la valeur du bâtiment, il recevra une cote D ou E, soit un état insatisfaisant.

« De la valeur globale des immeubles, on reçoit environ 2 % en financement pour rénover les bâtiments. Chaque année, on estime une dégradation des bâtiments d’environ 2 %. On s’améliore à certaines places, mais d’autres se détériorent. On va rester avec notre retard », conclut le directeur des ressources matérielles, Jean-François Soumis.

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