13 février 2025 - 03:00
Hommages à nos disparus
In memoriam
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa
Martin Bourrassa
Pour lancer une nouvelle année en janvier, j’ai pris l’habitude d’élaborer un palmarès des 10 nouvelles marquantes des douze mois précédents, question de revisiter brièvement les hauts et les bas de l’actualité locale et régionale.

Dans la même veine, je termine toujours ce classement par un dernier au revoir aux personnalités qui nous ont quittés dans la dernière année. Alors au rythme où les décès s’accumulent déjà, sachez que je devrai sans doute étirer cette colonne de quelques lignes l’an prochain. Alors qu’on franchit à peine le cap de la Saint-Valentin, j’ai déjà rédigé quatre reportages sur des disparus depuis Noël, dont deux fidèles artisans du COURRIER. J’ai aussi signé le texte hommage retraçant la carrière de feu Jacques Bilodeau, Monsieur Télévision communautaire à Saint-Hyacinthe.

Et alors que je me consacrais à la rédaction d’un quatrième portrait funèbre lundi, à la suite du décès soudain de Ray-Marc Dumoulin, nous apprenions le décès de l’ancien maire de Saint- Hyacinthe Grégoire Girard. J’ai dû appeler la journaliste Sarah-Eve Charland en renfort, même si je retire beaucoup de satisfaction personnelle à écrire ce genre de papier pour marquer l’héritage de personnalités qui laissent des traces indélébiles derrière elles.

Bien sûr, le décès de ces deux personnages marquants donne une allure un peu mortuaire à cette édition du COURRIER, mais ils ne pouvaient passer sous silence. Si le mandat d’un journal comme le nôtre consiste à écrire chaque semaine l’histoire de la région, à titre de témoin privilégié, nous avons aussi, selon moi, un devoir de mémoire envers ceux et celles qui se sont investis pour le bien commun de manière significative.

Les décès coup sur coup de Ray-Marc Dumoulin et de Grégoire Giard en sont le parfait exemple.

Vu mon âge et surtout le sien, alors qu’il aurait célébré son centenaire dans quelques jours à peine, je n’ai pas eu la chance de connaître M. Girard, qui a occupé le poste de maire de 1971 à 1976. J’avais cinq ans quand il a quitté l’hôtel de ville.

Son mandat n’a pas été le plus long, certes, mais il n’a pas été le plus pépère pour autant. Il fallait bien être arpenteur- géomètre de formation pour passer à l’histoire comme celui qui aiderait à redessiner les contours de notre ville à la suite des fusions avec les municipalités de Douville, La Providence et Saint-Joseph, qui sont aujourd’hui des quartiers. Puis, pour orchestrer l’aménagement du parc Les Salines et de la promenade Gérard-Côté avec ses murs anti-inondations. Sans doute que M. Girard serait aussi heureux d’apprendre que son décès nous a forcés à replonger dans nos archives et dans celles du Centre d’histoire, dont il est le fondateur.

La mort de Ray-Marc Dumoulin nous permet une fois de plus, et sans doute pour une dernière fois, de prendre toute la mesure de l’envergure de cet homme au demeurant pas très grand, de ses réalisations et de sa contribution à l’essor de sa communauté et de ses institutions, à commencer par le Cégep de Saint-Hyacinthe. En voilà un qui ne laisse que des amis (ébranlés) derrière lui. Les témoignages que j’ai pu recueillir sont éloquents.

Lui qui racontait avoir le Séminaire de Saint-Hyacinthe dans son ADN avait aussi Saint-Hyacinthe tatouée sur le cœur. À la blague, mais pas tant, on peut dire qu’il a accompli un travail si remarquable à la présidence des Fêtes du 250e en 1998 que la Ville n’a pas cru bon souligner avec faste son 275e en 2023.

Oui, Saint-Hyacinthe et sa région ont perdu l’un de ses plus vaillants chevaliers, un rappel qu’il était à ce jour le seul Maskoutain encore vivant à pouvoir s’enorgueillir d’avoir été décoré de l’Ordre national du Québec, pour souligner son engagement de toujours et l’ensemble de son œuvre. Il partageait cet honneur et cette insigne précieuse avec l’illustre marathonien maskoutain Gérard Côté. Ray-Marc Dumoulin courrait peut-être moins vite, mais il était drôlement difficile à arrêter quand il avait un mandat.

À l’image de Gérard Côté, Ray-Marc Dumoulin n’a jamais abandonné avant de franchir la ligne d’arrivée.

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