Cette histoire est marquée par des thèmes comme la guerre, la haine, la colère et le déracinement, mais au-delà de tout cela règne le courage d’une femme : Nawal.
« La beauté de ce spectacle, et c’est pour ça que cette pièce a autant touché dans sa première mouture et avec le film, c’est la résilience de cette femme-là », estime Elkahna Talbi, qui a mis en scène cette version de la pièce avec sa sœur Ines.
Ce personnage puissant est d’ailleurs mis au cœur de cette relecture. La comédienne Dominique Pétin l’incarne aux côtés de Sabrina Bégin Tejeda et Neil Elias, qui se glissent pour leur part dans la peau des jumeaux Jeanne et Simon. C’est la quête de ces derniers, pour retrouver un frère insoupçonné et un père qu’ils croyaient mort, que l’on suit dans la pièce.
« On voit le spectacle à travers les yeux de Nawal. C’est elle qui nous amène dans cette histoire-là, dans son passé, et qui nous montre comment elle voyait ces personnages-là », souligne Elkahna Talbi.
Même si la pièce a été créée en 2003, son propos résonne toujours autant avec le contexte sociopolitique de la région qu’elle évoque.
« Malheureusement, le lieu où se déroule la pièce et les guerres qui l’ont inspirée sont encore d’actualité de façon géographique. Pendant qu’on montait la pièce, il y a eu les attaques du Hamas sur Israël et ensuite la riposte d’Israël et le début de ce qu’on peut appeler sans gêne – parce que c’est ça – un génocide », mentionne la metteuse en scène.
À travers les tragédies et les combats menés dans ce récit, une dose d’espoir et d’amour émane tout de même du parcours des personnages.
« Il y a l’idée de réparer les souffrances et d’en faire quelque chose qui nous fait avancer, qui nous fait grandir et qui nous fait pouvoir avoir de l’empathie envers l’autre pour être de meilleurs humains », affirme Elkahna Talbi.
Plutôt que de durer 3 h 30 comme c’était le cas à l’origine, cette mouture d’Incendies a été resserrée à une durée d’environ 2 h 15. Sept acteurs se partagent la scène et jouent l’ensemble des personnages dans une mise en scène qui repose sur l’évocation plutôt que le réalisme, laissant une grande place à la poésie du texte.
« C’est un grand texte de Wajdi Mouawad et on a voulu l’amener à notre époque, avec notre sensibilité de femme arabe et québécoise », soutient Elkahna Talbi.
Incendies sera présentée à la salle Desjardins du Centre des arts Juliette- Lassonde le samedi 22 février, à 20 h. Quelques billets sont encore disponibles.