« Ça s’appelle Le curieux destin d’Marcel, mais ça pourrait très bien s’appeler Le monde selon Marcel, raconte en entrevue celui qui cumule plus de 45 ans de métier sur scène. C’est un peu ma vision du monde dans lequel on vit. »
Cela rejoint d’une certaine façon le conférencier qu’il est – il compte plus de 3000 conférences offertes dans sa vie –, mais en y ajoutant le côté divertissement que le comédien en lui aime mettre de l’avant. Cela donne un spectacle léger, qui fait du bien, mais qui porte aussi à réfléchir.
« Beaucoup de personnes me disent que mon show en est un d’espoir. D’espoir en l’avenir. Je ne l’ai pas bâti en fonction de transmettre ce message nécessairement, mais c’est comme ça que les gens le reçoivent », se réjouit Marcel Leboeuf.
La pandémie l’a poussé à aller de l’avant avec cette idée de spectacle en solo. Comme l’incertitude planait dans le milieu théâtral et que les diffuseurs étaient à la recherche de spectacles mettant en scène seulement un ou deux comédiens, il y a vu l’opportunité d’aller au bout de ce projet qu’il mijotait depuis si longtemps. Avec son ami Luc Senay, qu’il a mandaté pour la mise en scène, il a construit ce spectacle dans lequel il raconte ses histoires.
« J’aborde différents aspects de la vie et même l’historique de la Terre. Je fais appel à notre mémoire. Je parle aussi de ma vision de la mort », soutient l’homme de 68 ans.
Se mettre en danger
Cette envie d’explorer la scène en solo remonte aussi loin qu’à sa sortie de l’École nationale de théâtre, en 1977, souligne-t-il au bout du fil.
« J’ai toujours eu ça en tête. Je me demandais : si je me retrouvais seul sur scène, je parlerais de quoi? Ce serait sous quelle forme? »
Dans sa carrière, il avait pu goûter à l’expérience d’être seul en scène à certaines occasions, principalement à travers l’improvisation. Il a œuvré pendant 18 ans au sein de la Ligue nationale d’improvisation (LNI).
« Il m’arrivait souvent de faire des impros seul. Au début, j’étais bien nerveux de ça, mais une fois que tu l’as apprivoisé, c’est très agréable à faire aussi », confie-t-il.
C’est toutefois bien différent de défendre un spectacle entier, convient-il.
« J’ai toujours joué à la LNI comme si j’étais en train de sauver ma peau. J’ai arrêté de jouer la journée où je ne me sentais plus en danger. [Mon spectacle], c’est comme une nouvelle mise en danger. »
Il adore jusqu’ici l’interaction directe que cela lui procure avec le public dans la salle. « Quand on joue avec plusieurs comédiens [au théâtre], la complicité sur scène est plus avec eux, mais quand tu te retrouves seul sur scène, c’est vraiment la complicité avec le public qui est mise de l’avant. »
En plus de ce spectacle, Marcel Leboeuf apparaît cet automne dans une nouvelle émission pour enfants, L’île Kilucru, à Télé-Québec et Radio-Canada. Il poursuit également son premier mandat à titre de conseiller municipal à Mont-Saint-Hilaire.