2 novembre 2023 - 03:00
Incursion dans le quotidien des journalistes
Par: Sarah-Eve Charland
L’autrice maskoutaine Marie-Ève Martel a publié son quatrième livre. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’autrice maskoutaine Marie-Ève Martel a publié son quatrième livre. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Alors qu’elle se montrait davantage revendicatrice dans ses ouvrages précédents, l’autrice maskoutaine Marie-Ève Martel opte cette fois-ci pour une approche pédagogique. À travers son quatrième livre, elle propose une immersion dans les coulisses éthiques et déontologiques du journalisme.

Pas de lapin dans le chapeau s’adresse aux étudiants en journalisme, aux journalistes, mais surtout à la population en général. Chargée de cours à l’Université de Montréal, elle a couché sur papier, à la demande de son éditeur, une initiation à l’éthique et à la déontologie journalistiques en comparant les journalistes aux magiciens. Elle espère ainsi amener des citoyens à devenir de meilleurs consommateurs d’information.

« Le magicien, moins tu comprends ce qu’il fait, plus ça t’épate. Au contraire, le journaliste, plus tu comprends sa démarche journalistique, plus tu peux juger de la qualité de son travail. […] Si les gens comprennent mieux notre travail, ils vont être en mesure de mieux l’apprécier. Si tu leur donnes des outils pour comprendre, ils ne vont peut-être pas moins critiquer, mais ça va être appuyé sur quelque chose », croit-elle.

Celle qui s’est d’abord fait connaître par son livre Extinction de voix sur la sauvegarde de l’information régionale travaille et est impliquée dans le milieu journalistique depuis près de 13 ans, dont un passage de 10 ans pour La Voix de l’Est à Granby.

Propre à chacun

L’éthique et la déontologie, ça reste quelque chose de très personnel, continue-t-elle. D’un journaliste à un autre, les choix éthiques peuvent changer. L’autrice aborde donc l’éthique et la déontologie comme un cours de philosophie. Il est question de subjectivité honnête, une expression qu’elle privilégie à la neutralité réclamée par le métier.

« On suppose que le journaliste est totalement neutre, mais la meilleure façon pour un journaliste d’atteindre cette objectivité-là, entre guillemets, c’est d’être conscient de ses propres biais et de les contourner. Un reportage est le fruit d’une série de choix et ces choix sont teintés par des valeurs, des décisions, l’expérience, etc. Il y a plus d’une version de la même nouvelle. D’où l’importance de se renseigner à plus d’une source », rappelle-t-elle.

De nouveaux enjeux

Étant en constante évolution, le métier est confronté à de nouveaux défis, notamment avec la croissance de l’intelligence artificielle. Bien que les outils d’intelligence artificielle soient présents depuis déjà un bout de temps dans les salles de rédaction, ils sont maintenant évolués au point où il est nécessaire de se poser des questions, assume Mme Martel qui aborde cet enjeu dans son ouvrage.

« Il va falloir, comme profession, qu’on s’interroge sur ce qui est considéré comme acceptable avec l’intelligence artificielle. Un texte généré par une intelligence artificielle, il faut quand même qu’il soit vérifié. Il y a aussi toute la question des droits d’auteur. On n’est plus dans une relation entre journalistes, mais dans une relation journaliste-machine. La machine, elle, n’a pas un jugement moral comme un humain. »

Le livre Pas de lapin dans le chapeau est disponible dans les librairies depuis le 19 septembre.

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