On ne criera pas au génie et à l’innovation. Après tout, le QX55 n’est que la version Coupé de l’utilitaire sport QX50 déjà offert depuis un certain temps. Il faut cependant admettre que du simple point de vue esthétique, les designers d’Infiniti ont frappé un coup sûr.
Les porte-paroles de la compagnie vous confieront que c’est normal. Après tout, la mode des VUS coupé qui fait actuellement fureur a été lancée par Infiniti et son FX, il y a quelques années. Les mauvaises langues diront que la Pontiac Aztek est le vrai premier coupé du genre, mais on n’ira pas aussi loin. Sauf que jamais Infiniti n’avait associé le nom « coupé » et le nom « utilitaire sport » auparavant.
Cette fois, c’est clair. La similarité avec le QX50 est évidente, et tout y est partagé, incluant la motorisation et le style intérieur. Ce qui constitue cependant sa plus grande faiblesse.
Groupe motopropulseur
Prenons le temps d’expliquer les choses. Avec le QX55, Infiniti met en évidence son moteur 2,0 litres turbo à compression variable. Baptisé VC, il est un des premiers au monde à utiliser ce genre de technologie pour modifier à la volée la compression et ainsi améliorer performances et économies.
Le résultat, c’est 268 chevaux de puissance et 280 livres-pied de couple, ce qui est largement suffisant pour déplacer avec aisance le QX55 dont la taille est somme toute réduite. Mais, car il y a un énorme, mais, le tout est tristement jumelé à une boîte à variation continue. Infiniti nous dit qu’elle a été améliorée depuis sa dernière utilisation. Soit.
N’empêche que l’amateur de conduite en moi continue de trouver qu’elle peine à se mettre au bon régime moteur et qu’elle donne trop souvent l’impression de ne pas suivre l’ordre des rapports. Petite note, il s’agit cependant d’un constat que ne partage pas Chérie, qui a littéralement adoré le QX55. Et pour qui les changements de rapport un peu chaotiques n’ont absolument aucune importance.
Là est toute la question en fait. Si le moteur VC était jumelé à une boîte plus efficace, il ferait de véritables ravages. Mais la clientèle visée par le QX55 ne porte pas attention à ce genre de détails. On vise d’abord les femmes (ne tirez pas sur le messager, ce n’est pas de ma faute si on a une clientèle genrée) et les gens qui préfèrent le confort aux performances.
Oui, il existe bien un mode sport qui donne un peu plus de vitalité à l’ensemble, mais son usage n’est que partiellement nécessaire. Et pas du tout si on roule en ville.
Cockpit chic, mais…
L’habitacle du QX55, surtout en rouge et noir comme mon véhicule d’essai, est raffiné et sans prétention. La finition y est sans reproche, les sièges confortables et l’espace bien suffisant. Sauf pour le système multimédia. Le double écran et son intégration dans la console centrale donnent la sensation d’un intérieur vieillot, qui a bien besoin d’un rafraîchissement. On sait qu’une nouvelle version devrait être présentée à la fin de l’été chez Infiniti, et on se prend à regretter qu’elle ne soit pas arrivée avant.
Une fois ce détail réglé cependant, il faut dire que le QX55 s’affiche comme un véhicule agréable et stylé. La couleur extérieure y était sans doute pour quelque chose (ou ma personnalité au volant…), mais nombreux ont été les compliments sur le véhicule au cours de la semaine d’essai.
Sa conduite, sans être sportive, est précise bien que pas assez communicative, mais tout dans le QX55 est tourné vers le confort. Dans ce domaine, il n’y a rien à redire et tout est exécuté comme il se doit.
La marque Infiniti ne reçoit pas souvent l’attention qu’elle mérite. Le Coupé Infiniti QX55 pourrait bien être la clé vers un accès à une nouvelle clientèle et à de nouveaux acheteurs qui découvriront la marque. Si ce n’était du réseau de concessionnaires un peu limité, ce QX55 aurait certainement un grand succès.