Le spécimen, que certains n’hésitent pas à qualifier de « plus vieil arbre de Saint-Hyacinthe » figure même en page couverture de la Politique de l’arbre, adoptée par la Ville en 2015. Selon Raynald Julien, il a commencé l’an dernier à montrer des signes de dépérissement, qui se sont depuis étendus jusqu’à environ 25 % du feuillage.
Il faudrait au moins faire réaliser un diagnostic pour déterminer quelle intervention pourrait permettre de le sauver, recommande ce spécialiste, qui dit travailler en dehors de la région maskoutaine. Il assure d’ailleurs ne pas faire cette démarche pour obtenir le contrat.
Questionnée par LE COURRIER, la Ville a indiqué que son emprise se terminait avec le trottoir et que l’arbre relève donc du domaine privé.
Îlots de chaleur
Parlant d’arbres, une citoyenne a également signalé au COURRIER la coupe de deux d’entre eux par la Ville au début du mois de juillet dans le périmètre du stationnement Centre-ville, derrière la pharmacie Jean Coutu. Il s’agissait d’arbres « en fin de vie », avait alors répondu la directrice des communications de la Ville, Brigitte Massé.
Plus récemment, lors de la séance du conseil du 3 août, ce même sujet a été soulevé, cette fois par la citoyenne Sonia Chénier, dans une question adressée aux élus. Ces derniers se sont montrés « drôlement surpris » d’apprendre ces abattages, particulièrement l’élu du centre-ville, Jeannot Caron, qui a rapporté avoir pourtant demandé à ce que « le stationnement soit réaménagé pour les conserver ».
Mme Chénier, qui représentait le Comité de citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain, s’inquiétait particulièrement de l’aggravation du problème déjà existant d’îlots de chaleur au centre-ville. « Je ne pense pas que le conseil aurait permis de couper des arbres s’ils n’avaient pas été malades », a souligné M. Caron. « On va aller aux nouvelles », a ensuite promis le maire Claude Corbeil.
La Ville a aussi indiqué que l’opération a été réalisée en préparation du projet d’asphaltage de cette portion du stationnement. Il s’agit en effet du site où se trouvaient auparavant trois immeubles à logements, détruits par la Ville en 2017, et qui était resté en gravier depuis.
Le changement de zonage pour rendre conforme son utilisation comme un stationnement avait été retiré à la suite de la tenue d’un registre, ce qui n’avait pas empêché la démolition quelques mois plus tard. Par la suite, en décembre 2018, lorsque le conseil a procédé à l’adoption de la fameuse aire d’affectation « centre-ville riveraine » où la hauteur a été fixée entre six et huit étages, une disposition faisait également en sorte de « permettre les stationnements publics dans l’ensemble du centre-ville », ce qui a permis de régulariser la situation.