16 mars 2023 - 07:00
Infirmiers étrangers
Intégrer Saint-Hyacinthe avec confiance
Par: Sarah-Eve Charland
Fatima Guelai et Badreddine Mouhassir ont participé à différentes activités d’intégration depuis quelques semaines. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Fatima Guelai et Badreddine Mouhassir ont participé à différentes activités d’intégration depuis quelques semaines. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le Cégep de Saint-Hyacinthe et le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est ont accueilli avec enthousiasme une cohorte de 28 infirmiers et infirmières étrangers qui suivront une formation pour parfait leurs connaissances afin d’intégrer le réseau de la santé. Arrivés depuis quelques semaines, ils se familiarisent peu à peu avec Saint-Hyacinthe.

Le 27 février, le Cégep de Saint-Hyacinthe a accueilli ces futurs étudiants originaires du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et du Cameroun. Ils parlent tous français et ont tous travaillé en tant qu’infirmier pendant quelques années dans leur pays d’origine.

Ayant déjà quelques années d’expérience derrière la cravate, les étudiants entrevoient leur année d’études avec confiance. « On nous a dit : on prévient l’échec. Ils vont tout faire pour qu’on réussisse. Je ne suis pas stressé », affirme avec enthousiasme Badreddine Mouhassir.

Il a quitté le Maroc seul afin de faire carrière au Québec. Il a travaillé cinq ans comme infirmier dans son pays d’origine quand il a vu l’opportunité de migrer au Canada. Il hésitait entre la région des Laurentides et de la Montérégie-Est. C’est finalement la tranquillité qui l’a poussé à choisir la Montérégie.

« Je connais un collègue, aussi du Maroc, qui est venu ici à Saint-Hyacinthe pour étudier. Il m’en a tellement parlé. Il en disait du positif. J’aime bien l’accueil, c’est chaleureux », poursuit-il.

Son plus gros défi ne sera donc pas académique, croit-il. C’est plutôt le climat qui l’a déstabilisé. Au Maroc, il fait rarement plus froid que 15 degrés Celsius. Arrivé depuis une quinzaine de jours, il a déjà connu des températures très froides et une tempête de neige durant laquelle il a dû marcher à pied du Cégep à son appartement, raconte-t-il en riant. « C’est la première fois que je voyais la neige. J’ai adoré. »

Fatima Guelai a aménagé au centre-ville de Saint-Hyacinthe avec son conjoint. Elle a choisi d’immigrer puisqu’elle avait entendu parler de la bienveillance du Québec. Son conjoint, qui exerce la profession d’enseignant, n’a pas encore trouvé d’emploi, mais elle reste confiante qu’il trouvera bientôt. Originaire d’une petite ville au Maroc, elle est bien heureuse de se retrouver dans une ville comme Saint-Hyacinthe.

« Pour le moment, je ne vois pas ce qui pourrait être un défi. On n’a pas encore commencé les cours et le travail, mais je suis une personne positive. J’évite le négatif. Je suis certaine que ça va bien aller », ajoute-t-elle.

Une formation d’un an

Ces étudiants compléteront une attestation d’études collégiales d’Intégration à la profession infirmière au Québec, un programme qui se terminera en mai 2024. Une fois leur formation réussie, ces professionnels exerceront à titre de candidat à l’exercice de la profession infirmière en attendant de passer l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Entre temps, ils travailleront en tant que préposés aux bénéficiaires dans les établissements du CISSS de la Montérégie-Est.

« Nous avons réuni des conditions gagnantes afin de faire de ce projet une réussite. Des étudiants qui pratiquent déjà le métier, des partenaires impliqués qui facilitent leur intégration dans la communauté et un engagement dans le temps », assure le directeur général du Cégep de Saint-Hyacinthe, Emmanuel Montini.

Depuis quelques semaines, les 28 infirmiers participent à diverses activités d’intégration. Ils ont pu faire un tour de la ville avec Saint-Hyacinthe Technopole. Ils ont reçu des uniformes et des souliers de travail, ainsi que la mise à jour de leur vaccination.

Une opération semblable se tient un peu partout au Québec, dont à Sorel-Tracy, à Longueuil et à Valleyfield en Montérégie. Le gouvernement espère former 1000 infirmiers étrangers en deux ans.

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