Hervé Gagnon fait revivre Jack l’Éventreur dans Jack : une enquête de Joseph Laflamme. Le récit, publié aux Éditions Libre Expression, dans la collection Expression noire, commence en 1891, à Montréal, soit trois ans après la disparition mystérieuse de l’Éventreur. Au mois d’août, par un matin de canicule, le corps d’une prostituée, horriblement mutilé, est découvert dans une rue du Red Light, mais ni la police ni la presse ne s’y intéressent. Le jour même, le journaliste Joseph Laflamme se présente dans les locaux du quotidien Le Canadien dans l’espoir de pouvoir rédiger un article en échange d’un montant d’argent. Malheureusement pour lui, le journal coupe dans ses dépenses et le rédacteur en chef ne peut lui offrir du travail. Découragé, Laflamme est sur le point de noyer sa peine dans l’alcool lorsqu’il découvre qu’un meurtre sordide a été commis à Montréal, coin Vitré et Saint-Dominique.
Craignant que la prostituée attaquée à coups de couteau soit la jeune femme dont il est secrètement amoureux, il se rend sur la scène du crime. Soulagé d’apprendre que la prostituée n’est pas celle qu’il croyait, Joseph voit soudain sa curiosité s’éveiller. Étant le seul journaliste à savoir que ce tueur fou se trouve quelque part dans la ville, il décide d’enquêter. En proposant des articles sur l’affaire, il espère ainsi obtenir un poste permanent au Canadien et sortir de la misère.
Au début du récit, Joseph Laflamme est motivé. Il découvre que le mode opératoire du criminel ressemble exactement à celui de Jack l’Éventreur et il réussit même à établir un lien entre le meurtrier et la Franc-Maçonnerie. Le rédacteur en chef, flairant la bonne affaire, publie les articles de Joseph, mais, bien vite, l’enquête de Laflamme se transforme en cauchemar. Les agents de police, le clergé, la société secrète des Francs-Maçons ainsi que l’Éventreur le menacent. Certaines personnes en veulent à sa vie…
Ayant fait sa thèse de doctorat sur Montréal au 19e siècle, et étant fasciné par le cas de Jack l’Éventreur, Hervé Gagnon décide d’écrire un roman policier historique à la suite d’une demande faite par les Éditions Libre Expression. Jack est un suspense haletant ainsi qu’un mélange de faits réels et fictifs troublants. L’intrigue bien ficelée et la pertinence des détails en lien avec l’époque font en sorte que le récit captive et instruit. J’ai vraiment aimé les références à propos de la Franc-Maçonnerie, une société dite « discrète » et significative dans l’histoire sociale du Québec, selon M. Gagnon. La Franc-Maçonnerie trouverait ses origines chez les constructeurs de cathédrales de pierre du Moyen Âge. Travaillant sur des chantiers organisés en loges, les maçons « francs » devaient prouver leur appartenance à leur confrérie en donnant le bon mot de passe et la bonne poignée de main. En 1890, la Franc-Maçonnerie accordait de la valeur à la charité, la droiture, la rectitude, l’honnêteté et l’honneur. Hervé Gagnon donne une couleur particulière à son histoire grâce à cette société initiatique, qui, à travers le temps, a remis des centaines de milliers de dollars en bourses à des causes charitables et a été marquée par des personnalités publiques telles que Honoré Beaugrand et Gédéon Ouimet.
Depuis la parution de Jack, Hervé Gagnon a rédigé deux autres polars : Jeremiah et Maria. Son troisième roman policier, Benjamin, sera disponible en mars. L’auteur est présentement en train d’écrire Joseph. Vous pouvez suivre Hervé Gagnon sur sa page Facebook : www.facebook.com.