28 mars 2024 - 03:00
Histoire d’ici
Jacques Bousquet, député éphémère (1955-1956)
Par: Le Courrier
Jacques Bousquet, lors de la campagne électorale de 1956. Photo Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, Fonds CH116 Studio Lumière

Jacques Bousquet, lors de la campagne électorale de 1956. Photo Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe, Fonds CH116 Studio Lumière

Le 22 septembre 1954, Ernest-J. Chartier, le député de l’Union nationale du comté de Saint-Hyacinthe, meurt subitement à l’âge de 62 ans. Des élections partielles, on disait complémentaires à l’époque, ont lieu le 6 juillet 1955.

Jacques Bousquet se présente pour l’Union nationale. Il affronte Raoul Lassonde, qui se présente pour le parti libéral. Le gouvernement de l’Union nationale lutte férocement pour conserver le comté, le premier ministre Maurice Duplessis étant même venu appuyer son candidat lors d’une assemblée se tenant au parc Dessaulles. La victoire de Bousquet est foudroyante. Il obtient une majorité de 4709 voix sur son adversaire.

Né à Nominingue dans les Hautes- Laurentides, le 10 octobre 1911, Jacques Bousquet est le fils de Jean-Baptiste Bousquet, avocat, et de Maria Larivière. Son père s’intéresse à la politique. Il se présente dans trois élections fédérales à Saint-Hyacinthe pour le parti conservateur, soit en 1925, en 1926 et finalement en 1935. Il est défait chaque fois.

Jacques Bousquet fait ses études à l’École Saint-Rosaire à Nominingue, puis, après le retour de la famille à Saint- Hyacinthe, il les poursuit d’abord à l’Académie Girouard et ensuite au Séminaire où il fait son cours classique de 1923 à 1931. Il fait ses études de droit à l’Université de Montréal. Il est admis au Barreau en 1936. Il exerce ensuite sa profession d’avocat à Saint-Hyacinthe de 1936 à 1939. En 1929, il sera journaliste au Courrier de Saint-Hyacinthe, mais pour une courte période. Il enseigne également le droit civil à l’École de médecine vétérinaire.

Durant la guerre, il est en service actif dans le régiment de Saint-Hyacinthe. D’abord capitaine-adjudant de 1939 à 1940, il devient adjudant dans différents camps d’entraînement de 1940 à 1942, entre autres à Sherbrooke et à Valleyfield. C’est lui qui sera chargé du recrutement à Saint-Hyacinthe et dans la région. Puis, jusqu’à sa démobilisation en 1946, il sera major et président de la Cour martiale de Montréal.

De retour à Saint-Hyacinthe, il pratique de nouveau le droit de 1946 à 1957. Ses bureaux étaient situés au 515 de l’avenue Saint-Denis. En 1941, il épouse à Saint-Hyacinthe l’infirmière Lorette Hevey. Le couple aura cinq enfants.

En politique, Jacques Bousquet milite activement pour l’Union nationale. À Saint-Hyacinthe, il fera partie de la garde rapprochée du député Ernest Chartier, dont il est un ami personnel. Il participe aux trois élections remportées par Chartier, prononçant de nombreux discours lors d’assemblées partisanes. Lorsque le député ne peut se présenter à des cérémonies officielles, pour cause de maladie, il est souvent remplacé par son ami Bousquet qui devient, en quelque sorte, son dauphin.

En juillet 1953, Jacques Bousquet est élu échevin dans le quartier no 1. À ce titre, il présidera le comité municipal de la police et des incendies. De 1954 à 1956, il sera président de la Commission scolaire. En 1956, il tente de conserver son siège de député à l’Assemblée nationale, mais n’y parvient pas. René Saint-Pierre, candidat libéral, l’emporte par 606 voix. Il s’agit en quelque sorte d’une revanche pour Saint-Pierre qui avait perdu la présidence de la Commission scolaire au profit de Jacques Bousquet quelques années plus tôt.

Jacques Bousquet sera juge à la Cour provinciale de Montréal de 1957 à sa retraite en octobre 1981. Il meurt à Saint-Hyacinthe le 11 décembre 1995 à l’âge de 84 ans. L’avenue Bousquet, dans le secteur Bois-Joli, rappelle son souvenir.

Par Martin Ostiguy, membre du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

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