« J’ai roulé en formule 1 du début jusqu’à la fin », a-t-elle raconté en entrevue avec LE COURRIER à son retour au pays.
« Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’étais moi-même impressionnée. Je me disais : voyons donc, ça ne se peut pas », a lancé Jani Barré avec la spontanéité qu’on lui connaît bien.
Jamais elle n’aurait cru passer si près de descendre sous la barre des quatre heures au fil d’arrivée d’un marathon. Mais cette nouvelle performance lui laisse maintenant croire que c’est possible.
« À partir de ce moment-là, tout a changé dans ma tête. Mon prochain objectif devenait de faire un marathon en bas de quatre heures », a affirmé Jani Barré avec conviction.
Sa marque précédente remontait au marathon de Londres, au printemps 2024, avec un temps de 4 h 19 m 21 s. Elle avait établi à ce moment le temps de référence pour ce record officialisé à sa demande.
Quelques mois plus tard, elle avait enregistré un temps encore meilleur au marathon de Berlin, parcourant la distance de 42,2 km en 4 h 8 m 8 s, mais ce record n’avait pas été homologué par Guinness parce qu’elle n’avait pas suivi les étapes nécessaires pour le faire approuver. Elle a retenu la leçon à l’approche de sa participation au marathon de Barcelone, suivant à la lettre le processus pour s’assurer que son record – si elle le battait – soit homologué cette fois.
« Au moins, je me suis reprise à Barcelone et j’ai même mieux fait qu’à Berlin, s’est-elle réjouie. Mais jamais je n’aurais pensé faire 4 h 1 m 1 s. »
Toutes les conditions étaient réunies pour que Jani livre la meilleure performance de sa vie. Le parcours du marathon de Barcelone est réputé pour être plat et rapide, puis les conditions météo étaient idéales. Et elle en a profité.
« Je roulais en moyenne à 10,5 km/h. J’ai même atteint une vitesse de 13,1 km/h à un moment et là je me suis dit “slaque un peu” parce que ça commençait à être intense avec ma petite chaise roulante », a-t-elle partagé en riant.
Le principal défi s’est présenté à la toute fin alors qu’elle a dû monter une cote dans les deux derniers kilomètres. « S’il n’y avait pas eu cette cote, j’aurais fait en bas de quatre heures, j’en suis certaine. Mais à part ça, c’était vraiment un circuit de course! »
Il s’agissait pour elle d’un douzième marathon à travers le monde. Toute cette expérience lui permet d’ailleurs de rouler avec plus de confiance en ses capacités.
« Je vais vite dès le début. Dans mes premiers marathons, je me disais qu’il fallait que je parte plus tranquillement pour avoir de l’énergie jusqu’à la fin, mais je suis tellement habituée maintenant et je sais que je suis capable de le faire, donc je n’ai plus de crainte, je n’ai plus peur », a-t-elle affirmé.
À peine revenue de ce voyage, Jani Barré a déjà en tête son prochain marathon : celui de Berlin, cet automne, où elle retournera pour une deuxième année consécutive.
