Je parodie à peine ces personnalités médiatiques qui expriment leur déprime à propos de l’avenir de l’humanité. Interdire les moteurs à essence, favoriser les transports collectifs, faire une vraie transition écologique ou pire encore, parler de décroissance ne leur inspire qu’un mépris moqueur. « Changer nos habitudes de vie pour combattre les changements climatiques? Vous rêvez. Plutôt que la dette écologique, soucions-nous de la dette économique. Celle-là au moins nous pourrons la repousser plus loin. »
Dès qu’on propose une action, ils opposent la raison à grands coups de chiffres et de statistiques : « La Chine, l’Inde et l’Afrique pollueront comme nous, il faudrait une action globale dans un système qui carbure au carbone. C’est irréaliste, utopique. Peu importe ce que nous ferons, ça ne changerait rien. Même si nous arrêtions de polluer, ce ne serait qu’une goutte d’eau dans un océan de feux de forêt. C’est une bataille à un contre mille. C’est impossible. »
Vous savez quoi? À force de le répéter, ils sont en train de me faire changer d’idée. Je commence à penser comme eux. À me dire qu’au fond, ils ont raison : ça ne changerait rien. Alors, je vais cesser d’argumenter, de débattre ou de discuter avec eux. Je vais m’en foutre royalement et me battre, simplement.
Et j’aurai en tête les mots de mon philosophe préféré, Gimli, fils de Gloin, dans le Seigneur des Anneaux (Le retour du roi) devant la perspective de combattre les armées de Soron aux portes du Mordor : « Une mort certaine? De faibles chances de succès? Mais qu’attendons-nous? »