Franchement, l’histoire de cette poursuite judiciaire déposée contre la garderie Les P’tites Pies de Saint-Pie me dépasse.
En résumé, le propriétaire d’un immeuble de 14 logements réclamait des modifications aux installations et à l’horaire, ainsi que des dommages de 35 000 $, pour les inconvénients dus au bruit excessif provenant de la garderie voisine.
Malgré des accommodements faits par la garderie pour atténuer le bruit, rien n’avait réussi à satisfaire le plaignant. Une ultime tentative pour greffer un interrupteur ou un gradateur dans le dos de tous les enfants ayant échoué, les deux parties ont fini par croiser le fer au palais de justice de Saint-Hyacinthe en début de semaine.
Après deux jours de procédures, un règlement hors cour est intervenu. Même si les détails sont confidentiels, il semblerait que les enfants auront finalement la vie sauve et qu’ils ne seront pas du premier voyage vers la planète Mars.
Plus sérieusement, même si une garderie de 60 enfants est certainement plus dérangeante qu’un cimetière, on s’entend tous pour dire qu’elle ne trouble pas la quiétude d’un quartier sept jours sur sept et 24 heures sur 24. En sommes-nous rendus à vouloir reléguer les garderies au fin fond des parcs industriels?
Et comment définir ce qui est excessif ou pas dans un tel dossier? À partir de quand un enfant passe-t-il de bruyant à excessivement bruyant? Et à partir de quand un recours de cette nature contre une garderie devient-il excessif? Même si une poursuite du genre me désespère un peu, je dois admettre qu’elle ne me surprend guère. J’ai trop souvent été confronté par le passé à des gens pour qui les enfants sont un irritant majeur.
Comme parent et ancien locataire avec des enfants, j’ai pu maintes fois sentir que les enfants ne sont pas bienvenus partout. C’est particulièrement vrai pour un jeune couple avec un ou deux bébés en bas âge qui cherche un loyer ou encore qui essaie de manger dans un restaurant où la nourriture se mange avec des ustensiles.
Ce n’est pas donné à tout le monde d’aimer les enfants faut croire. À Saint-Pie comme ailleurs. Longue vie aux P’tites Pies. Je crie pour elles liberté.