13 mars 2014 - 00:00
À la suite d'une décision de la CPTAQ
Jean-Sébastien Roy doit fermer sa piste de motocross
Par: Alain Bérubé

Intronisé en 2012 au Temple de la renommée de la moto, Jean-Sébastien Roy a grandement contribué au développement du motocross à travers le pays. Malgré sa réputation enviable et son expérience, il devra toutefois suspendre les activités reliées à sa piste de motocross, située près de chez lui, sur le chemin du 5 e rang à Acton Vale.

La Commission de protection du territoire agricole au Québec a refusé, en février, une demande d’autorisation pour l’utilisation de cette piste – d’une superficie d’environ deux hectares – à des fins autres qu’agricoles. En plus de l’utilisation de cette piste à des fins familiales, M. Roy souhaitait offrir des cours durant l’été, pour une période de six semaines.« Ma famille a acquis le terrain il y a plus de 20 ans et déjà, plusieurs adeptes de moto hors route s’y rendaient pour pratiquer leur passe-temps dans un endroit bien défini », mentionne M. Roy.La CPTAQ, qui reconnaît l’expertise de M. Roy, ne consent pas d’autorisation, car la piste causerait une perturbation et une compaction des sols d’une partie du site visé « ce qui, à long terme, réduit les possibilités et le potentiel agricole de cette superficie ». En mars 2013, la Fédération de l’UPA de la Montérégie, dans sa consultation auprès du Syndicat de l’UPA de la Rivière Noire, exprimait sa volonté de voir le projet de M. Roy refusé, « notamment afin de préserver davantage l’homogénéité de la communauté et de l’exploitation agricoles, ainsi que pour maintenir les conditions favorables à la pratique de l’agriculture ». Jean-Sébastien Roy – lui-même producteur agricole – affirme pourtant que sa piste de motocross est bien acceptée de son entourage. Le site propose également des sentiers de VTT, de motoneige et équestres. « Toutes ces activités, incluant le motocross, ne dérangent personne, y compris nos voisins agricoles. Il n’y a pas de bâtiments d’élevage à proximité, et donc aucune plainte depuis 25 ans. Nous veillons à ce que les motos se promènent uniquement dans l’endroit désigné. Aucune autre moto ne va sur des champs en culture, autant chez moi que chez les voisins. Et comme ces véhicules sont légers (100 kilos), ça ne provoquera pas de compaction du sol », dit-il.M. Roy fait valoir qu’au Québec, quelque 24 000 motos hors route sont enregistrées, une source de revenu pour l’État. « Les cours auraient été très bien encadrés. Je ne tiens pas à ériger un parc de motocross commercial. Il est impossible, à cause du bruit et de la poussière, de pratiquer ce sport dans une zone autre qu’agricole », fait-il remarquer. Évoquant la fermeture d’une piste à Saint-Théodore-d’Acton, M. Roy croit que la CPTAQ ne fait pas preuve d’une grande ouverture d’esprit. Un constat que partage Éric Charbonneau, maire d’Acton Vale.« Je ne suis pas surpris du verdict de la CPTAQ, qui est habituellement sévère dans ce genre de dossier. Mais c’est dommage, car M. Roy est un ambassadeur du motocross et un homme très sérieux dans sa démarche », déclare-t-il.Jean-Sébastien Roy ne lance toutefois pas encore la serviette.« Je demeure en contact avec l’UPA de la Montérégie, afin de trouver une solution. J’ai la chance, dans cette bataille, d’être bien connu dans ce domaine. Il ne faut pas oublier les jeunes qui ont besoin d’exercices et qui aiment les sports extrêmes, au lieu par exemple du baseball. En attendant, je continue à faire de la moto avec ma famille et mes amis, car malgré tout, je suis quand même chez moi », soutient-il.Hélène Boyer, directrice des communications de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, affirme que cette décision de la CPTAQ ne ferme pas les portes à vie aux projets du pilote à la retraite.« Ce n’est pas un tribunal. Si M. Roy modifie certains éléments, il peut certainement refaire une demande et éventuellement obtenir une réponse positive », affirme-t-elle.

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