On comprend aussi pourquoi les amateurs de Jeep se réunissent en clubs et s’envoient la main quand ils se croisent. Il faut un certain type de personnalité pour apprécier ces véhicules et ceux qui le font se reconnaissent entre eux.
Je l’avoue, j’en fais partie. Il est vrai que j’aime tout ce qui a des dimensions imposantes ou des prétentions d’aventuriers. J’aime le Jeep Wrangler, ai adoré le Ford Bronco Sport et piaffe d’impatience de mettre la main au volant du vrai Ford Bronco dans quelques mois. En attendant cependant, il faut bien avouer que le Jeep Gladiator Mojave que j’ai mis à l’épreuve coche toutes les bonnes cases.
Résumons, en quelques mots, la personnalité d’un Jeep Gladiator : c’est bruyant, très gourmand, sautillant en conduite et offre un habitacle peu insonorisé. Et on aime ça!
Le roi de l’aventure
Si vous avez déjà vu le Jeep Gladiator, vous devez vous demander comment ce véhicule peut se qualifier d’aventurier. Il est long (près d’un mètre de plus qu’un Wrangler Unlimited), a une boîte comme une camionnette pick-up, et ses dimensions peuvent limiter son passage dans certains secteurs plus étroits. Ce qui est totalement vrai.
Du même souffle, il faut cependant préciser que le Jeep Gladiator propose des angles d’approche de 44,7 degrés, et une garde au sol de 11,6 pouces. Si cela ne vous dit rien, dites-vous seulement qu’il s’agit de caractéristiques hors route du Wrangler Rubicon, considéré comme le plus compétent dans les sentiers.
Ajoutez que, sur notre version d’essai Mojave, on a installé des amortisseurs Fox de nouvelle génération et des supports surdimensionnés pour offrir plus de résistance. Concrètement, le Mojave a comme mission d’être capable de supporter de plus hautes vitesses même dans les sentiers les plus difficiles.
Puisqu’on y est, il faut aussi savoir que l’on peut bénéficier des gammes haute et basse, évidemment. Mais que l’on peut aussi verrouiller le différentiel arrière, même en gamme haute, ce que peu d’autres véhicules permettent. Conclusion : même sur les sentiers les plus accidentés et les sillons de quelques champs environnants, le Jeep Gladiator Mojave a tenu le cap, sans que j’y perde mon dentier.
Sur la route
Il est vrai que sur la route, il est confortable… pour un Jeep. La boîte manuelle 6 vitesses a des allures de camions des années 80, l’insonorisation laisse croire qu’une fenêtre est constamment ouverte, et la direction n’a strictement aucune précision. Ce qui, pour un amateur de Jeep, amène un sourire au visage. Mais pour un automobiliste régulier, il manque quelque chose.
Il est vrai que le moteur V6 3,6 Pentastar bien connu de FCA qui se trouve sous le capot s’essouffle rapidement. On a beau manier la transmission à la recherche du meilleur rapport, on a souvent l’impression de se rendre au bout de ses capacités. Ce qui, au terme d’un essai d’une semaine sur des surfaces variées, mais beaucoup asphaltées, m’a permis d’enregistrer une moyenne de consommation de plus de 15,6 litres aux 100 kilomètres.
Le cockpit n’a pas que des défauts cependant. Le système multimédia Uconnect continue d’impressionner par sa simplicité. Et, ô bonheur, les sièges sont vraiment confortables, peu importe les conditions. Un bon point aussi pour le toit, que l’on peut si facilement retirer partiellement pour rouler cheveux au vent.
Alors, le Jeep Gladiator, pour ou contre? Pour, sans équivoque. Malgré tous les compromis, les comportements uniques et les soubresauts de la caisse, il offre un plaisir de conduite plus athlétique, mais certainement plus amusant.
Sans oublier, faut-il le préciser, les dizaines de regards admiratifs qu’il suscite. J’ai même un ami, résident du même quartier, qui m’a écrit pour exprimer son envie d’en posséder un. Mais sagesse et budget obligent, il a choisi quelque chose de plus petit. Non sans jalouser, ne serait-ce qu’un peu, le plaisir que j’ai eu au volant du Jeep Gladiator Mojave.