Mais quand vient le temps de parler du Grand Wagoneer L de Jeep, le terme « grandir » n’est quasiment pas suffisant. Il faut littéralement en parler au superlatif tellement tout est immense en matière de proportion sur ce véhicule. La preuve : il est le véhicule utilitaire sport produit en série grand public le plus long de l’industrie américaine, devançant le défunt Ford Excursion de quelques millimètres!

Il faut dire que le Grand Wagoneer L est long, très long. Se stationner au centre-ville relève de l’exploit, à moins que l’on ait accès à deux places face à face. Au total, le gros VUS fait 5759 millimètres de longueur. Pour ceux qui, comme moi, utilisent encore les mesures impériales en longueur pour une meilleure compréhension, sachez que cela correspond à environ 19 pieds de longueur. Simple comparaison, le Jeep Wrangler 4 portes que l’on connaît bien ne fait que 15 pieds ou un peu plus!

Vous aurez compris que de telles dimensions, bien que parfois complexes à maîtriser en zone urbaine, ont cependant des avantages indéniables en matière d’espace. Les trois rangées de sièges offrent un surprenant dégagement, et même les places les plus reculées peuvent recevoir des adultes de toutes tailles sans effort. Sauf l’effort de s’y rendre, bien entendu, puisque si vous avez opté pour les sièges capitaine en deuxième rangée, vous devrez vous tortiller un peu pour vous glisser au fond. Oui, je l’ai fait et ce n’est pas si terrible malgré tout!

Quant au confort et au luxe dans l’habitacle, surtout dans ma version d’essai, il est irréprochable. Les matériaux sont de qualité, les options et les accessoires tellement abondants que mon imagination peine à trouver ce qui manque, et l’ensemble est bien insonorisé.

Un bon mot pour les écrans Uconnect Theatre aux places arrière qui sont de bonne définition pour permettre de partager les informations principales de navigation, par exemple, mais aussi de visionner la télévision par un système Fire Stick, ou simplement de brancher une console avec un fil HDMI.

On pourrait ajouter la caméra permettant de voir les places arrière, les sièges avant massant et, le clou, le système de son McIntosh à 23 haut-parleurs, considéré comme l’un des meilleurs du genre au monde, rien de moins. Je vous assure que je l’ai bien testé et je ne peux que confirmer ce jugement.

Motorisation surprenante

L’ancienne version du Grand Wagoneer était équipée d’un gros moteur V8, toujours offert en option, dont la consommation était gargantuesque, et les performances tout juste correctes. La bonne nouvelle, c’est que ce moteur vient d’être remplacé par le Hurricane 3,0 litres, un moteur 6 cylindres en ligne biturbo, dont les performances sont surprenantes.

Le moteur en aluminium est léger, les deux turbos sont à faible inertie, ce qui diminue considérablement le délai de réponse, et le système de refroidissement a été modifié, créant une motorisation vive, malgré les dimensions imposantes du VUS.

Au total, 510 chevaux et 500 livres-pied de couple sont transmis aux roues par le biais d’un rouage 4 roues motrices Quadra Trac. En gros, le camion déménage, et les résultats sont impressionnants : le 0-100 km/h se fait en bas de 7 secondes selon mes mesures, 6 selon celles du constructeur. Évidemment, il peut aussi passer partout grâce à ses multiples modes de conduite, et offre une garde au sol surprenante avec les suspensions pneumatiques Quadra Lift.

La contrepartie provient, d’une part, de la consommation : 15 litres aux 100 kilomètres selon le constructeur, plutôt 17 selon mes propres constatations. Et le Grand Wagoneer fonctionne à l’essence super, ce qui multiple les coûts.

Autre détail qui n’en est pas un, le coût d’achat. La version allongée (d’où le L dans le nom) de série III, la plus équipée, a un prix de base de plus de 130 000 $. Tout cela avec un véhicule dont la fiabilité n’a pas été la plus grande qualité au fil de ses premiers mois d’existence.

Il faut quand même l’admettre, le Jeep Grand Wagoneer L est impressionnant, voire spectaculaire. Il fait tout bien, et même mieux. Il faut cependant avoir les poches profondes, et des besoins précis, pour s’en porter acquéreur.