17 août 2023 - 07:00
Jo Cormier : animal libre
Par: Maxime Prévost Durand
Jo Cormier sera de retour au Centre des arts Juliette-Lassonde le vendredi 18 août et le samedi 19 août avec son spectacle Animal. Photo Philippe Richelet

Jo Cormier sera de retour au Centre des arts Juliette-Lassonde le vendredi 18 août et le samedi 19 août avec son spectacle Animal. Photo Philippe Richelet

Jo Cormier peut avoir l’air d’être une drôle de bibitte à première vue. Avec son premier spectacle, intitulé Animal, il montre surtout qu’il est une bibitte drôle.

Unique en son genre, l’humoriste partage sur scène sa vision de l’être humain à coup d’anecdotes et d’observations, qui sont aussi loufoques que réfléchies.

« Ensemble, on est beau, seul, on est dégueulasse », lance-t-il comme un slogan pour donner le ton à la soirée.

Bien souvent, Jo Cormier ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu’il a à dire. Cette approche lui vaut parfois l’étiquette de l’humoriste cru. Mais dans son propos, il y a aussi une sorte de bienveillance et d’empathie qui se ressent.

« C’est une ligne qui s’est tracée d’elle-même parce que je suis comme ça dans la vie, affirme le trentenaire, qui reprend un surnom que lui donnait sa mère plus jeune en appelant ses spectateurs ses “p’tites peanuts”. Je suis très cru, mais je suis aussi bienveillant. Les deux sont possibles, mais ça dépend avec qui parce que, des fois, je me rends compte que j’ai brassé des personnes sans le vouloir. […] Je ne veux pas faire de mal à personne. Des fois, [c’est juste que] j’ai des yeux pour la situation et je la nomme telle qu’elle est. Ça m’a déjà créé certains problèmes. Au final, ça me pose problème avec les gens qui n’assument pas. »

Avec son spectacle, Jo Cormier déroge de la formule qui est souvent adoptée en humour pour un premier one-man-show. Plutôt que de se présenter de façon explicite, il se dévoile en jetant un regard sur le monde dans lequel on vit.

« Souvent, on dit à l’humoriste qu’il doit se présenter dans son premier show, mais pourquoi je ne présenterais pas du matériel [à la place]? Ça me présente aussi, souligne-t-il. Est-ce que l’œuvre est assez puissante pour faire en sorte que les gens apprécient ce que je suis malgré le fait que je n’ai pas dit que je suis un enfant unique qui vient de la campagne et que je n’ai pas un numéro sur le fait que ça n’a pas été facile à l’adolescence? Est-ce qu’on est rendu là au Québec, d’avoir une autre formule? Je me le demande et je me le suis permis. »

« Il y a moyen de voir mes couleurs et qui je suis, poursuit-il. Quand tu rencontres quelqu’un dans un village, tu ne parles pas nécessairement de qui tu es. Tu parles d’un sujet de l’actualité, mais ça donne quand même des codes sur qui tu es. C’est un peu ça dans mon show. Je parle de l’animal qu’est l’être humain. Ça positionne déjà mes pensées par rapport à l’humain, c’est-à-dire que je pense qu’on est des animaux. C’est un petit manifeste sur l’humain, un petit plaidoyer à l’humain pour sa place dans le règne animalier, lui qui oublie trop souvent qu’il en fait partie. »

Faire son chemin

Jo Cormier n’est pas de ceux qui ont fait l’École nationale de l’humour, malgré ses tentatives d’y entrer. Ces refus ne l’ont pas empêché pour autant de faire son chemin jusqu’à la scène, même si la route a été longue.

Très jeune, à un âge où l’on rêve souvent de devenir pompier ou médecin, il savait clairement qu’il voulait devenir humoriste. Ce rêve de jeunesse ne s’est jamais dissipé et, au fil des ans, il a fait place à une ambition réelle de percer dans ce milieu.

« Je ne m’imaginais pas tout le travail à faire pour y arriver, mais j’ai apprécié chaque moment », souligne-t-il.

À défaut d’aller à l’École nationale de l’humour, le natif de Gentilly a fait des études en radio, en plus de suivre des cours de marketing, de sociologie et d’anthropologie. Même si tout ça peut sembler loin de l’humour, ces expériences de vie lui ont servi pour son premier spectacle. Sa mère l’a d’ailleurs encouragé à expérimenter la vie pour avoir des choses à raconter sur scène, un conseil qu’il s’est permis de suivre.

« Ça transparaît dans le show dans la mesure où il ne parle pas de moi, il parle de l’humain », note Jo Cormier.

Avant d’arriver à ce premier one-man-show, il a fait ses premières armes sur le Web, avec des balados, ainsi que dans les soirées d’humour des bars. Plus récemment, il s’est aussi fait connaître du grand public dans les émissions de télé Le prochain stand-up et Le maître du jeu. Animal est l’aboutissement de plusieurs années de travail, au cours desquelles il s’est « donné le temps de vieillir ».

« La somme de mes expériences fait en sorte que je sors ce show-là en étant libre, sans trop de pression, et en ayant fait le maximum que j’ai pu avec ce que j’ai vécu, selon mes valeurs et ce en quoi je crois », souligne-t-il.

Jo Cormier montera sur la scène de la salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde le vendredi 18 août et le samedi 19 août avec son spectacle Animal.

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