« Mes genoux ont lâché! Je ne voulais pas me faire trop d’attente. Quand on se fait trop d’attente, ça peut faire encore plus mal. La boule dans mon estomac a disparu. Maintenant, on va souffler et profiter de la vie », lance sa conjointe, Marie-Michelle Lampron.
Elle a reçu la nouvelle le 20 juin à 15 h 40. Son conjoint était attendu le lendemain à midi à l’aéroport de Dorval pour être expulsé du pays.
À la demande du député de Saint- Hyacinthe–Bagot–Acton, Simon-Pierre Savard-Tremblay, la ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Lena Metlege Diab, a accordé un permis de séjour temporaire de deux ans à Johny Enrique Rodriguez Valesquez. Une demande de permis de travail a aussi été remplie.
« L’arrachement brutal de leur figure paternelle les exposerait à de l’anxiété et de l’insécurité et pourrait entraîner des répercussions importantes sur leur santé mentale. Mme Lampron se retrouverait seule pour subvenir aux besoins affectifs, éducatifs et financiers de leurs trois enfants. Cette pression immense, tant psychologique qu’économique, place la famille dans une situation de grande vulnérabilité. Elle compromettrait directement leur équilibre, leur sécurité et leur avenir », a écrit M. Savard-Tremblay dans sa lettre adressée à la ministre.
M. Rodriguez Valesquez a migré au Canada en 2018 pour fuir son pays où il craignait pour sa vie après avoir refusé d’aider un gang criminel. Depuis son arrivée au Canada, il s’est trouvé un emploi et s’est installé à Saint-Liboire. Il a rencontré sa conjointe avec qui il a fondé une famille. Mais il y a quelques semaines, il apprenait que sa demande de statut de réfugié lui était refusée et lui ordonnait de retourner dans son pays. Sa déportation était prévue le 21 juin.
Marie-Michelle Lampron et Johny Enrique Rodriguez Valesquez obtiennent ainsi un sursis de deux ans, ce qui ne sera pas de trop, pour procéder à une demande de parrainage. Le délai moyen de traitement d’une telle demande est de 36 mois, selon le site Internet d’Immigration Canada.
« Je me réjouis sincèrement que M. Johny Enrique Rodriguez Velasquez puisse rester auprès de sa conjointe et de leurs trois enfants, une famille solidement enracinée dans notre région. Ce sursis leur permettra d’éviter une séparation forcée douloureuse et il profitera à l’ensemble de la communauté maskoutaine. Je remercie la ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté d’avoir entendu notre appel et de s’être montrée sensible au bien-être des enfants », a conclu le député.