« On observe une nouvelle vague de politiciens. Ils ont des objectifs plus clairs. Ils ne se considèrent pas juste comme des gestionnaires de la Ville, mais ils mettent l’intérêt collectif et des idées progressistes de l’avant. Force est de constater qu’on n’est pas encore rendu là à Saint-Hyacinthe. Malgré toute la bonne volonté des élus, je sens qu’il y a un certain manque de leadership par moments, alors que plusieurs municipalités au Québec nous dépassent largement à certains niveaux, comme en mobilité active, en écofiscalité ou en mixité sociale. Je veux faire partie de la nouvelle génération d’élus », lance M. Morin-Bernard.
Âgé de 27 ans, il déplore d’ailleurs le peu de jeunes en politique municipal. À l’élection générale de 2021, les jeunes de 18 à 34 ans représentaient 9,5 % de tous les élus municipaux. L’âge moyen était de 53 ans. « C’est l’occasion de combler un important déficit de représentativité au sein du conseil municipal. C’est mon fer de lance. Ça prend plus de jeunes qui représentent nos villes », affirme l’homme natif du quartier Assomption.
En plus de détenir un diplôme en urbanisme de l’Université de Montréal, il poursuit ses études en droit municipal et en droit au logement à l’Université du Québec à Montréal. Il occupe aussi un poste de fonctionnaire dans une Ville de la Rive-Sud.
De 2021 à 2024, il s’est impliqué au comité consultatif d’urbanisme de la Ville de Saint-Hyacinthe. Il était d’ailleurs le plus jeune membre citoyen à avoir siégé à ce comité. Il a aussi offert de son temps bénévolement aux organismes Grands Frères Grandes Sœurs de la Montérégie, Moisson maskoutaine et NousTV.
Les traces de Saint-Hyacinthe unie
Ayant siégé au conseil d’administration de Saint-Hyacinthe unie, Jordan Morin-Bernard ne cache pas ses anciennes affiliations avec le parti politique. Il a d’ailleurs dévoilé sa candidature en présence d’une douzaine de personnes, dont plusieurs visages connus du parti.
« Saint-Hyacinthe unie était un véhicule pour m’impliquer. Ça m’a permis de me familiariser avec le milieu. C’est un beau cadeau que le parti ait existé parce que plusieurs personnes m’appuient aujourd’hui. C’est assez fréquent qu’un parti politique ne survive pas au départ du chef au niveau municipal. Ce n’est pas une déception. Je continue mon chemin et je me propose comme indépendant », poursuit-il.
Son implication au sein du parti a d’ailleurs laissé des traces. Il présentera une plateforme électorale en septembre qui comprendra des propositions spécifiques au district Yamaska, mais aussi des positions sur des enjeux touchant l’ensemble de la Ville. D’ici là, il présente ses premiers engagements qui consistent à organiser trois rencontres avec les citoyens par année, à aménager une plage urbaine au parc Yamaska et à sécuriser le passage piéton et cyclable sous le viaduc ferroviaire du boulevard Laurier Est.
« Que les candidats ne présentent pas de plateforme électorale, pour moi, c’est un problème. L’ancienne garde d’élus se présente et fait surtout un rôle de représentation. Ils agissent comme un conseil d’administration au jour le jour. Je veux faire partie de la nouvelle vague d’élus comme Valérie Plante (Montréal), Catherine Fournier (Longueuil) ou Stéphane Boyer (Laval), qui présentent une vision de leur ville. C’est important que les gens ne votent pas juste pour qui je suis, mais aussi pour mes idées », conclut-il.
À ce jour, le conseiller sortant, Pierre Thériault, et Nathalie Allard ont annoncé briguer le poste de conseiller municipal dans le district Yamaska aux élections municipales du 2 novembre.