Ô joie, c’est exactement ce que j’ai eu l’opportunité de faire durant plusieurs jours alors que trônait dans ma cour un Jeep Wrangler Sahara Unlimited.
Petit glossaire de circonstance : le Wrangler, tout le monde le connaît, c’est le plus extrême des hors route de la famille Jeep. Le Unlimited signifie simplement qu’il s’agit d’une version quatre portes un peu plus longue que la version de base. Le Sahara, quant à lui, est une déclinaison, pas nécessairement la plus élevée, de la famille du Wrangler. Voilà pour le nom.
En termes techniques, le Jeep Wrangler est bien équipé. Il abrite sous le capot un moteur V6 3,6 litres qui développe quelque 285 chevaux et 260 livres-pied de couple. Le tout jumelé à une boîte automatique à 5 vitesses (dans le cas de ma voiture d’essai) ou à une boîte manuelle à 6 vitesses offerte de base.
Évidemment, tous les Jeep Wrangler sont outillés d’un rouage 4 x 4 avec boîtier de transfert et gamme haute et basse, une notion qui permet notamment de choisir à la volée de passer du mode 2 roues motrices au mode 4 roues motrices. Il faudra cependant passer par l’embrayage au neutre pour atteindre la gamme basse et ainsi être en mesure d’affronter les pires obstacles de la route.
Voilà pour la partie ennuyeuse, du moins si vous n’êtes pas un mordu de mécanique. Car avec un Jeep, la mécanique a bien sûr son importance, mais c’est le plaisir de conduite qui fait la personnalité même du véhicule.
Sable et pluie
Il arrive parfois que la vie soit bonne avec nous. C’est exactement ce qui s’est produit la semaine dernière, alors que j’ai obtenu la permission unique d’explorer une sablière longue de plusieurs kilomètres. La seule contrainte… en fait il n’y avait pas de contraintes.
Mieux encore, le test s’est effectué sous la pluie, au moment où les flaques d’eau se multipliaient, et que la boue devenait plus abondante. Bref, une température exécrable pour tout usager normal de la route, mais idéal pour quiconque conduit un Jeep avec les capacités du Wrangler.
Précisons quand même tout de suite quelque chose : oui, depuis quelques années le Wrangler a subi une cure derajeunissement et une amélioration profonde de son habitacle. Il est vrai que l’insonorisation a été améliorée et les composantes sont mieux assemblées, mais le Jeep demeure un Jeep.
À vitesse d’autoroute par exemple, les vibrations sont bien présentes et le bruit dans l’habitacle suffisamment élevé pour faire répéter à quelques reprises vos passagers arrière lors d’une conversation amicale. Surtout si, comme dans mon cas, le toit rigide avait été remplacé par le toit de toile, tellement agréable à retirer en été, mais peu insonorisant, comme on s’y attend.
Même les suspensions, conçues pour rouler à faible vitesse dans des conditions difficiles, se font sautillantes et bondissantes sur la chaussée à 100 à l’heure. Chérie, qui a pris le volant durant une journée, a même pensé s’arrêter le long de l’accotement, croyant avoir un pneu à plat. Elle a finalement compris qu’un Jeep est un Jeep, et elle a commencé à apprécier la conduite en position élevée, et la sensation ultime de faire partie d’un club sélect.
Car un Wrangler, « it’s a Jeep thing », ce qui explique sans doute les saluts nombreux que les autres propriétaires nous font quand on les croise sur la route. Ce qui explique aussi que même dans les sentiers sablonneux, les pentes les plus abruptes ou les trous d’eau les plus profonds, le Wrangler se comporte en véritable maître du monde. Embrayé en gamme basse, il a franchi les zones boueuses et grimpé les collines les plus abruptes sans hésitation.
Les capacités du Jeep, notamment son angle d’attaque et sa facilité de rouler de côté dans les pentes les plus agressives, nous ont permis de franchir tous les obstacles, sourire aux lèvres.
Il est vrai que la consommation est importante. Que les vibrations sont abondantes, malgré le confort relatif et la longue liste d’accessoires du Jeep Sahara. Mais je connais fort peu de véhicules qui sont capables de procurer autant de sensations de conduite.
Je vous l’ai dit : « It’s a Jeep thing ».