Après avoir mordu la poussière avec sa demande initiale il y a quelques mois à peine, elle semble préparer son dossier avec le plus grand soin. De façon stratégique et méticuleuse. Saint-Hyacinthe joue son va-tout et il n’y a pas de place à l’erreur cette fois, ni place aux mauvaises surprises comme celle que lui a lancée au visage l’Union des producteurs agricoles (UPA). Cette dernière a fait dérailler le dossier quand elle a attiré l’attention de la CPTAQ sur une terre disponible près du parc Les Salines et bénéficiant d’un droit acquis pour y agrandir la zone industrielle. La Ville de Saint-Hyacinthe ne s’en était jamais remis et l’argument de la biosécurité balancé en guise de réplique pour écarter l’option suggérée par l’UPA n’a pas vraiment fait mouche.
Pour la relance du dossier, la Ville prépare le terrain depuis janvier. Elle a d’abord décidé de renoncer à utiliser à des fins non agricoles le terrain pointé par l’UPA près des Salines en officialisant sa vocation agricole. Puisqu’il était déjà utilisé par la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe pour des fins de formation, elle vient tout juste de signer un bail de location de 20 ans (jusqu’en 2039) avec le centre de services scolaires.
Elle lui permet d’utiliser cette terre gratuitement et il n’y a pas vraiment d’option de résiliation, à moins que l’Instance scolaire ne respecte ses obligations ou cesse d’utiliser cette terre pendant deux années consécutives.
La Ville a aussi consenti un bail à l’ITA pour des fins similaires sur une parcelle de terre située le long de la rue Pinard. Tout cela contribue à agrandir et/ou à consolider la zone agricole maskoutaine à un moment où la Ville de Saint-Hyacinthe peine justement à étendre ses activités en raison des contraintes agricoles. Où est la logique demandez-vous? Elle se trouve dans le jeu du « je donne d’un côté dans l’espoir de pouvoir prendre de l’autre » si la CPTAQ accepte de jouer le jeu et de lui céder le terrain Exceldor en échange des terres qu’elles vient de consentir à la CSSH et à l’ITA.
Mais c’est un petit jeu dangereux dans la mesure où la Ville pourrait se retrouver le bec à l’eau et grande perdante si la CPTAQ ne cède pas à ses avances et devait demeurer sur des positions. Et pour changer la dynamique de confrontation devant la CPTAQ, la Ville vient de demander à la MRC de présenter à sa place la nouvelle demande, ce qui confirmera du même coup son caractère régional. Ce n’est plus le dossier d’une seule municipalité, mais celui de 17, d’une région tout entière. Mobilisée.
Hâte de voir si l’UPA modifiera son approche et sa position. C’est à souhaiter.