2 octobre 2025 - 03:00
Forum
Journée nationale des aînés : l’importance des liens intergénérationnels
Par: Le Courrier
Le 1er octobre était la Journée nationale des aînés. Le Trait d’union montérégien profite de l’occasion pour vous inviter à réfléchir à l’importance des liens intergénérationnels dans un contexte où l’isolement social touche toutes les tranches d’âge de la société.

Pourquoi le fossé entre les différentes générations semble-t-il s’être creusé à ce point? Pourquoi cette impression de ne pas se comprendre mutuellement? Notre rythme de vie effréné, la présence de plus en plus grande de la technologie, l’individualisme comme valeur guidant nos conduites sociales ne sont que quelques-unes des causes qui ont certainement contribué à cette fracture entre générations.

En tant qu’organisme de parrainage dont la mission est de venir en aide aux adultes vivant ou ayant vécu des problèmes de santé mentale et souffrant d’isolement, nous sommes aux premières loges de l’isolement social et de ses impacts. Nous sommes également à même de constater à quel point les liens entre personnes de différentes générations peuvent avoir des impacts positifs tant pour les plus jeunes que pour les plus âgés.

Nous croyons qu’il est grand temps de revaloriser les liens entre les générations. De tout temps, les sociétés humaines ont assuré leur continuité et la préservation de leur culture par les liens intergénérationnels. Ces liens jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre social.

Dans les sociétés traditionnelles, les personnes aînées sont souvent amenées à avoir un rôle de transmission des connaissances et des savoirs. En ne leur permettant pas de jouer ce rôle essentiel, non seulement nous perdons l’opportunité de bénéficier de ce savoir, mais nous contribuons à reléguer les aînés au second plan, voire à en faire des acteurs invisibles, où ils sont dépossédés de leur utilité sociale (Ligue des droits et libertés).

Valoriser le savoir des aînés, c’est aussi donner une place dans la société aux plus âgés qui, parfois à cause de capacités physiques qui diminuent, sont mis à l’écart.

Les luttes sociales des années 60, qui ont mené à l’émergence du mouvement communautaire, sont un exemple parmi tant d’autres qui pourrait inspirer les plus jeunes générations en quête de solutions à faire face aux importants défis auxquels elles sont présentement confrontées. Ces luttes, qui ont façonné le Québec que nous connaissons, pourraient entre autres servir à nous rappeler l’importance de nous rassembler pour faire changer les choses. Mais pour cela, il faut aller à la rencontre de ces personnes qui ont lutté pour bien des avancées dont nous bénéficions aujourd’hui et écouter ces récits qui non seulement pourront être une source d’inspiration, mais nous aideront à mieux comprendre qui nous sommes.

La construction identitaire d’une génération doit passer par une transmission des générations qui l’ont précédée. Comment arriver à se définir si on ne sait pas d’où l’on vient? Les valeurs et la culture sont des ancrages qui permettent de trouver notre place dans le monde.

Au Trait d’union montérégien, c’est avec un service de jumelage que nous contribuons à briser l’isolement. Nous sommes donc des témoins privilégiés des bienfaits des relations intergénérationnelles. Marilou, 21 ans, et Yvette, 81 ans, sont un bel exemple de jumelage où la différence d’âge est enrichissante de part et d’autre. Yvette, qui hésitait au départ à accepter le jumelage avec Marilou à cause de son âge, nous a dit récemment qu’elle aimerait encourager tous les gens plus âgés à ne pas hésiter à créer des liens avec les plus jeunes! Marilou, quant à elle, nous a dit être touchée par le fait qu’elle a constaté, au fil de ses conversations avec Yvette, que l’on vit tous les mêmes enjeux, à peu près aux mêmes âges. La quête de sens, la recherche identitaire, les joies et les peines sont universelles. Selon Marilou, il faut déconstruire l’idée selon laquelle les différentes générations vivent dans des mondes parallèles.

Comme le chante avec justesse Ingrid St-Pierre dans sa chanson « Les joailliers » : « Pendant que la jeunesse cherche un sens à l’histoire, l’histoire, elle, se berce toute seule dans les couloirs. »

Il est impératif de renverser la tendance et d’agir pour que les aînés retrouvent leur place au sein de la société et pour que les jeunes aient des repères sur lesquels s’appuyer.

Ines Lessard-Echeverria et Sylvie Tétreault, Le Trait d’union montérégien

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