7 novembre 2024 - 03:00
Jours de cendre, le rock abrasif de zouz
Par: Maxime Prévost Durand
Zouz, un power trio rock formé des musiciens maskoutains Étienne Dupré (au centre) et Francis Ledoux (à droite) ainsi que du Montréalais David Marchand (à gauche), vient de lancer son deuxième album, Jours de cendre. Photo Camille Gladu-Drouin

Zouz, un power trio rock formé des musiciens maskoutains Étienne Dupré (au centre) et Francis Ledoux (à droite) ainsi que du Montréalais David Marchand (à gauche), vient de lancer son deuxième album, Jours de cendre. Photo Camille Gladu-Drouin

Porté par une énergie rock abrasive et sans compromis, le groupe zouz – dont font partie le bassiste Étienne Dupré et le batteur Francis Ledoux, respectivement de Saint-Pie et de Saint-Hyacinthe – a dévoilé à la fin octobre son deuxième album en carrière, intitulé Jours de cendre.

Le trio, complété par le chanteur et guitariste David Marchand, viendra présenter cette galette de dix chansons au large spectre sonore sur la scène du Zaricot ce vendredi soir dans le cadre d’un spectacle auquel participera également la chanteuse Hawa B.

Chacun de leur côté, les membres du groupe zouz accompagnent différents artistes de la scène musicale québécoise depuis de nombreuses années. De Klô Pelgag en passant par Helena Deland et Mon Doux Seigneur, ils naviguent à travers des genres musicaux variés au gré des projets. Mais lorsqu’ils se rassemblent, le rock à l’état pur prend le dessus. Zouz devient alors une sorte d’exutoire pour les musiciens… ou presque.

« C’est une énergie qu’on retrouve peu ou pas dans les projets dans lesquels on joue sur la scène francophone. C’est rare, donc, le fait de pouvoir aller dans cette zone avec zouz, c’est très unique à nos yeux, mentionne Étienne Dupré. Avec zouz, on vient se rejoindre dans un esprit où c’est un mur de son, où c’est super abrasif et où il y a une intensité palpable portée par un power trio. On est trois sur scène, mais on essaie de sonner comme douze personnes. C’est une autre énergie et un autre trip. Il y a beaucoup de liberté dans le spectre sonore que la bass, le drum, la guitare et la voix peuvent prendre. »

Une musique agressive, mais bienveillante

Lorsqu’ils étaient adolescents, Étienne et Francis adoraient la musique lourde, que ce soit la musique hardcore, le métal ou même la musique emo. Une scène importante de métal et de hardcore s’était d’ailleurs développée dans la région maskoutaine au milieu des années 2000, rappellent ceux dont l’amitié remonte à cette époque.

« Je pense qu’il y a un peu de ça dans zouz. Quand on allait voir des shows, qu’on écoutait cette musique-là ou qu’on formait des bands dans ce genre-là, on allait chercher – ça va être quétaine ce que je vais dire – une envie de rocker qui était très adolescente, mais aussi très vivante. De tous les projets dans lesquels je joue, zouz est celui qui vient le plus chercher cette volonté d’agressivité – et non d’agression – avec une musique agressive, mais faite dans la bienveillance », raconte Étienne Dupré.

« Miroirs », la chanson qui ouvre l’album, reflète bien cette notion avec ses rythmes incendiaires et ses paroles qui traitent de l’estime de soi et de l’importance qu’on accorde au regard des autres. Des thèmes comme le désir, la colère, la sobriété et les regrets sont aussi passés sous la plume de David Marchand, qui a écrit et composé presque entièrement les chansons de cet album de zouz.

C’était d’ailleurs une manière différente de travailler pour le groupe puisque son premier album, Vertiges, paru en 2021, s’était formé surtout à la suite de séances de jam réunissant tous ses membres.

« Le fait que David a fait la composition presque tout seul cette fois, ça a facilité les choses et ça a permis au groupe d’avancer, croit le bassiste. Mais il y a quand même des moments où on a participé à l’écriture, puis l’arrangement des chansons s’est fait en groupe. Francis a aussi mixé quelques-unes des chansons. »

Un son plus proche du live

Depuis la parution de Vertiges il y a trois ans, zouz s’est surtout fait connaître par ses performances sur scène, où toute l’énergie rock qu’il déploie prend son sens. Le trio a d’ailleurs voulu capter encore mieux cette énergie avec Jours de cendre.

« Pour ce deuxième disque, on s’est imposé la contrainte que ce soit plus proche du show live », souligne Francis Ledoux en expliquant que le groupe a tenu à enregistrer tous les instruments en même temps plutôt que d’utiliser le principe de « track par track » comme il l’avait fait par le passé.

« Ça reste un projet où il y a très peu de filtres dans la création. On fait vraiment ce qu’on a envie et ça adonne qu’on avait envie de faire un album qui bûche beaucoup et qui est vraiment dark, ajoute Étienne au fil de la discussion. Vertiges avait des morceaux un peu plus pop et lumineux et on aurait pu aller encore plus dans cette direction-là avec le deuxième album, mais on a décidé de ne pas y aller. »

En plus de fouler les planches du Zaricot vendredi soir, zouz sera la tête d’affiche d’un spectacle au Club Soda, le 14 novembre, dans le cadre du festival Coup de cœur francophone à Montréal. Le groupe assurera aussi la première partie de Karkwa à Sherbrooke et à Québec d’ici la fin de l’année.

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