Pour cette carte blanche, j’ai cherché un conte de circonstance, mais je n’en trouvais pas à mon goût jusqu’à ce que j’entende le député conservateur de Chicoutimi, Richard Martel, qualifier les membres d’une famille salvadorienne menacée d’expulsion de « réfugiés illégaux » et refuser de les aider.
Le politicien, qui fut autrefois le bouillant entraîneur du défunt Laser de Saint-Hyacinthe, a justifié le refus de son soutien à une famille en détresse « puisqu’ils étaient arrivés par le chemin Roxham. Moi, je ne rentre pas là-dedans ». Pourtant, Leticia Cruz et son fils Raul occupent un emploi dans un restaurant de Saguenay, avec un statut de demandeurs d’asile pour des raisons humanitaires et avec un permis de travail. Ils paient des taxes et impôts depuis trois ans et, puisqu’il faut le répéter, encore et encore, en droit de l’immigration, personne n’est « illégal » et tout réfugié a droit à notre aide et à notre soutien.
Heureusement, l’histoire se termine bien, car d’autres sont intervenus, notamment Mario Simard, le député bloquiste du comté voisin de Jonquière, qui a évité l’expulsion de la famille en leur obtenant un statut de résident temporaire. Si je vous raconte cette histoire, c’est parce que samedi, c’est surtout la fête d’un certain « Jésus ». Le député Martel, issu d’une famille chrétienne dont la mère est d’origine libanaise, devrait pourtant savoir que Jésus lui-même fut un réfugié, sa famille ayant dû fuir en Égypte la persécution du roi Hérode. Et si celui qu’on célèbre à Noël était vivant aujourd’hui, vous pouvez parier que ce fameux Jésus serait au chemin Roxham, les deux pieds dans la neige et tout sourire, accueillant toutes les personnes par un « Bienvenue. Comment puis-je vous aider? »