Pendant que les feuilles des arbres perdent progressivement leur chlorophylle, les pancartes électorales bourgeonnent déjà sur les poteaux des avenues et des boulevards. Le phénomène a commencé à travers les rues de Saint-Hyacinthe vendredi dernier, avec le début de la période de mises en candidatures en prévision des élections du 2 novembre.
Des candidats intéressés par un poste de maire ou de conseillers, il y en a plusieurs. Déjà au cours des dernières semaines, nous avons eu la chance de vous présenter les plus précoces.
À la mairie de Saint-Hyacinthe, le maire André Beauregard n’a pas tardé à afficher ses couleurs. Il est prêt à défendre son bilan et à en découdre avec un adversaire ou deux depuis longtemps. Il se doutait bien qu’il n’aurait pas un voyage gratuit vers un second mandat. La rumeur courait sur la rue des Cascades depuis l’été que le milieu des affaires cherchait désespérément un candidat à lui mettre dans les pattes. Peu importe qui.
C’est un peu ironique quand on y pense puisqu’il y a quatre ans, ce même milieu des affaires s’était rapidement et solidairement rangé derrière lui, alors que l’élection possible de Marijo Demers, cheffe du parti Saint-Hyacinthe unie, était vue comme un fléau à éradiquer à tout prix. Les fréquentations passées de Marijo avec Québec Solidaire en inquiétaient plus d’un au chic Club maskoutain.
Et voilà qu’un mandat plus tard, les gens d’affaires auraient viré capot comme disent les gens du Lac-Saint-Jean. En quoi André Beauregard aurait-il tant démérité pour s’attirer les foudres de ceux-là? Ce n’est pas très clair, sinon qu’on reproche à son conseil des décisions contre-productives qui paralysent ou retardent des investissements. On peut penser au moratoire sur la construction d’immeubles à logements qui empêche la construction d’immeubles à logements dans plusieurs secteurs de la Ville depuis l’automne 2022 et à l’interdiction d’ajouter des logements, des commerces et des institutions dans le territoire pouvant être affecté par des odeurs de l’usine d’épuration, un gel qui pourrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2027.
Ces décisions irritent les promoteurs immobiliers maskoutains, dont le Groupe Robin et le Groupe Marcil, au point de leur donner envie d’investir ailleurs. Mais faut-il blâmer un seul homme pour la désuétude de nos infrastructures? C’est ici que le slogan de campagne du maire Beauregard prend tout son sens : « Le courage d’agir »… et de déplaire pourrait-on ajouter.
Parlant de ça, la députée caquiste Chantal Soucy n’a pas eu le courage de déplaire à son chef en perdition et de forcer la tenue d’une élection partielle dans le comté de Saint-Hyacinthe. Même si elle dit avoir été sollicitée à quelques reprises, elle a décliné l’invitation à se mesurer au maire sortant. Dommage, on aurait bien aimé assister à cette confrontation. Ce sera peut-être partie remise pour les élections municipales de 2029, dans la mesure où le maire Beauregard est réélu et souhaite un troisième mandat.
Dans l’immédiat, il devra plutôt se frotter à Sylvain Morin, un candidat méconnu qui a tout à prouver et qui part de très loin. Son entrée en scène tardive intrigue tout autant que sa volonté d’incarner le vrai changement. Il nous tarde de décortiquer son programme et ses intentions pour déterminer dans quelle mesure cette candidature peut et doit être prise au sérieux. Un troisième prétendant pourrait même s’ajouter d’ici la limite pour le dépôt des candidatures.
De belles ou de rudes batailles s’annoncent aussi dans le reste de la MRC des Maskoutains, particulièrement à Saint-Damase et à Sainte-Marie-Madeleine.Les prochaines semaines s’annoncent hautes en couleur. Et pas seulement dans la nature. Dans nos quartiers et dans les municipalités de la MRC itou!
