Dès l’âge de 4 ans, Sylvie Vallières rêvait d’ouvrir une boutique de vêtements et s’amusait à habiller ses poupées. Après ses études comme comptable pour avoir un emploi stable, elle s’est mise à travailler dans son domaine le jour et au magasin à rayons Greenberg, qui avait pignon sur la rue des Cascades, en soirée, car elle avait toujours un fort intérêt pour la mode. Contrairement aux autres employés, elle suggérait des agencements de vêtements aux clientes alors qu’elles utilisaient les cabines d’essayage. Ensuite, à 19 ans, elle a travaillé dans l’administration pour la boutique Laflamme Fourrures.
C’est finalement à 25 ans qu’elle a pu se créer son emploi de rêve grâce à sa meilleure amie de l’époque, Andrée Corbeil. C’est elle qui a suggéré qu’elles ouvrent ensemble une boutique de vêtements pour femmes. « Je ne sais pas si je me serais lancée sans elle. Elle m’a donné l’élan qu’il me manquait et j’ai décidé de foncer en me disant que c’était ma destinée. C’était vraiment un emploi que j’avais envie de faire », a raconté Mme Vallières.
C’est Andrée Corbeil qui a alors trouvé le condo commercial sur l’allée du Marché. En fait, à l’époque, il n’était pas encore construit. Les deux jeunes femmes se sont lancées dans le vide en l’achetant seulement en se basant sur les plans. L’engagement financier était aussi énorme alors qu’il devait être payé sur 10 ans avec un taux d’intérêt extrêmement élevé de 18 %. Mais il s’agissait d’une occasion en or pour les jeunes femmes de s’installer au centre-ville alors que tous les locaux de la rue des Cascades étaient occupés. « J’ai toujours aimé le centre-ville. Déjà petite, j’y venais avec ma mère et ensuite j’y ai travaillé. C’était aussi un lieu de rassemblement pour les jeunes », a mentionné Sylvie Vallières.
« Je ne suis jamais sentie isolée sur l’allée du Marché et je n’ai jamais songé à déménager ma boutique. J’aime parler des autres commerces qui s’y installent à mes clientes », a renchéri Mme Vallières.
La propriétaire ne regrette aucunement les sacrifices qu’elle a faits pour que sa boutique perdure. Les premières années, elle a continué à travailler à temps partiel comme comptable. Puis, elle était tellement attachée à sa boutique qu’elle a décidé de tenir le fort seule quand sa partenaire à décider de quitter le navire pour s’occuper des ses jeunes enfants environ deux ans après l’ouverture. Elle avait déjà souhaité dès le départ conserver la boutique jusqu’à sa retraite.
Selon elle, c’est son service de qualité qui lui a permis de bâtir une clientèle fidèle, en conquérant le cœur des clientes une à la fois. Le nom de la boutique, choisi par sa partenaire de l’époque, l’a tout de suite emballée, car il faisait justement référence, dans son esprit, aux clientes qui sont radieuses en essayant les vêtements. D’ailleurs, Sylvie Vallières appelle encore ses clientes quatre fois par année pour les informer des nouvelles collections qui sont arrivées. Elle les informe aussi des promotions à l’avance.