3 février 2022 - 07:00
Sainte-Marie-Madeleine
La Cabane à Tétreault met la clé sous la porte
Par: Eliane Tremblay-Moreau
Une page d’histoire se tourne à Sainte-Marie-Madeleine avec la fermeture de la Cabane à Tétreault. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Une page d’histoire se tourne à Sainte-Marie-Madeleine avec la fermeture de la Cabane à Tétreault. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Après près de 65 ans d’activité, la Cabane à Tétreault de Sainte-Marie-Madeleine ferme ses portes. C’est à partir de sa page Facebook que l’entreprise a annoncé sa fermeture définitive, dont la cause serait reliée à la pandémie.

La Cabane à Tétreault a ouvert ses portes en 1957. La mission du fondateur Antoine Tétreault était d’offrir des repas traditionnels de cabane à sucre dans une ambiance familiale tout en optimisant la qualité des ingrédients et le service chaleureux personnalisé. C’était un endroit de prédilection pour déguster de la tire sur la neige en visitant une mini-ferme.

Autrefois appelée « La Cabane à sucre Tétreault », son nom a été raccourci pour en faire une salle de réception ouverte à l’année qui pouvait accueillir jusqu’à 350 personnes.

D’après les souvenirs de Wilfrid Lemonde, le beau-fils d’Antoine Tétreault qui a pris la relève de 1988 à 1996, la Cabane à Tétreault a commencé son aventure tranquillement, en servant seulement des repas le midi puisque la cabane n’était pas reliée au réseau électrique lors des premières années.

« Au début, nous avions la capacité de recevoir une dizaine de personnes le dimanche. Nous avions beaucoup de plaisir et nous travaillions en famille. Tout le monde était de la partie. La cabane a grandi graduellement, puis nous avions beaucoup d’ouvrage! Nous pouvions servir plus de 1700 repas le dimanche », raconte M. Lemonde.

La Cabane à sucre n’était plus dans les mains de la famille du fondateur depuis 1996.

« Nous avons vendu à cause du stress. Aujourd’hui, ce n’est plus ce que c’était. C’est rendu beaucoup plus commercial. Il n’y a plus la même ambiance. C’est difficile de posséder une entreprise qui n’ouvre que quelque mois par année. C’est extrêmement triste la fermeture, mais nous gardons d’excellents souvenirs de la Cabane à sucre Tétreault », souligne-t-il.

L’annonce de la fermeture en a surpris plus d’un. Les clients avaient hâte d’y retourner puisque sa visite était pour plusieurs une tradition.

« C’est déplorable parce qu’elle fonctionnait bien. La pandémie a été très difficile pour les salles de réception et les restaurants. L’électricité et le chauffage coûtent cher lorsqu’il n’y a pas d’entrée d’argent. Nous n’en savons pas plus sur l’avenir du terrain, mais la Municipalité a un intérêt pour y installer un éventuel bureau municipal », mentionne la mairesse de Sainte-Marie-Madeleine, Ginette Gauvin.

Joint par LE COURRIER, les propriétaires actuels n’ont pas souhaité accorder d’entrevue.

Une solution pour les cabanes à sucre en pandémie

L’interdiction de rassemblement a été très difficile pour les salles de réception. Les cabanes à sucre ont dû se retrousser les manches pour survivre. C’est ce qu’a fait la présidente de l’Association des cabanes à sucre du Québec et copropriétaire du Chalet des érables, Stéphanie Laurin, avec son initiative Ma cabane à la maison. Il s’agit d’un regroupement de plus de 70 cabanes à sucre du Québec. Les gens peuvent choisir la cabane à proximité de leur choix, réserver leur boîte gourmande, puis aller chercher leur repas chez Metro. Ce projet a permis d’éviter une saison 2021 désastreuse. Plus de 500 000 repas ont été distribués et l’initiative a généré des retombées économiques de plus de 11,5 millions de dollars dans les régions du Québec.

Selon Stéphanie Laurin, la pandémie n’a pas affecté beaucoup de cabanes à sucre. « Le nombre de cabanes à sucre qui ont fermé en raison de la pandémie n’est pas significatif. Depuis quelques années, il y a une baisse de cabanes. Il y a peu de relève et de main-d’œuvre. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et le ministère du Tourisme apportent quelques aides financières. C’est un domaine qui est assez difficile, mais réjouissant », indique Mme Laurin.

Rappelons que le Domaine de l’érable, situé à Saint-Hyacinthe dans le secteur Sainte-Rosalie, avait été victime d’un incendie en 2020. Le propriétaire Réjean Bazinet a mentionné au COURRIER que le site est actuellement en rénovation et que l’entreprise changera de vocation. La famille Bazinet fera de grandes annonces dans les prochains mois.

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