Le directeur général de l’Expo agricole, François Brouillard, reconnaît que la chaleur accablante a fait mal à l’Expo, particulièrement la première fin de semaine. « Vendredi, samedi et dimanche, on a noté une baisse importante de l’achalandage et ça paraissait sur le terrain. Par la suite, on a eu droit à des journées plus occupées, mais malgré tout, cela donne une baisse de 10 % pour la 182e édition. »
Le directeur général précise que le défi est grand pour aider les festivaliers à contrer les effets de la canicule. « On est déjà chanceux d’avoir plusieurs pavillons climatisés à notre disposition, ce qui coûte déjà très cher. Nous avons remarqué qu’ils étaient particulièrement achalandés en journée cette année. Sur le site extérieur, mon rêve serait d’au moins donner plus d’ombre à l’Espace Famille », commente-t-il.
Pas plus de derbys au programme
M. Brouillard se dit très satisfait de la programmation qui a été proposée aux festivaliers cette année. « Le rodéo a été un peu affecté par la canicule, mais il y a quand même eu beaucoup de monde. Du côté du derby de démolition, on a eu droit à des collisions très spectaculaires », note-t-il. Il doute toutefois que l’Expo décide d’accorder davantage de place aux derbys, présentés pendant 3 soirs, même si cette activité populaire ne sera plus présentée au Festival du maïs de Saint-Damase à compter de 2020. Le désir de conserver une variété dans la programmation a été évoquée par M. Brouillard.
De plus, même si le Show country présenté par Expo Grandiose n’a attiré qu’un peu plus de 2000 personnes le 21 juillet, l’activité a démontré le grand potentiel du terrain pour accueillir d’autres spectacles d’envergure. « On y va une étape à la fois, mais les gens ont apprécié l’ambiance et on sait qu’on peut accueillir encore plus de gens. »
L’équipe est aussi très satisfaite des manèges, fournis par Fun Show Amusement de Roxton Falls pour une deuxième année. « On est particulièrement fiers de la grande roue toute neuve qui a été installée cette année. Ça promet pour la suite du contrat avec le fournisseur. »
Statu quo pour le centre culturel
François Brouillard a aussi confirmé que les discussions étaient toujours en cours avec la Ville de Saint-Hyacinthe au sujet du sort de l’ancien centre culturel, dont les estrades sont toujours utilisées pendant l’Expo. Aucune démolition ne serait au programme dans la prochaine année, même si elle était annoncée depuis 2015. « On a une bonne collaboration avec la Ville, qui doit nous avertir un an à l’avance avant de démolir. Il n’y aura donc pas de changement pour le centre culturel d’ici la prochaine édition », confirme le directeur général de l’Expo.
Quant aux futurs travaux d’agrandissement à prévoir sur l’urgence de l’hôpital Honoré-Mercier, ils ne devraient pas avoir trop d’impacts sur les activités et les places de stationnement autour du site de l’Expo. D’ailleurs, on souhaite continuer de miser sur le stationnement incitatif gratuit avec navette pour aider les festivaliers à accéder au site.
Si rien ne change, la 183e Expo agricole de Saint-Hyacinthe débutera à nouveau dans la semaine précédant les vacances de la construction. M. Brouillard estime que cette nouvelle plage est là pour rester malgré un achalandage moindre en 2019.
Le Bloc de retour à l’Expo
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et son candidat local Simon-Pierre Savard-Tremblay étaient déjà venu sle 20 juillet à l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe, mais ont décidé d’y refaire un tour le vendredi suivant en compagnie de la candidate dans Saint-Jean, Christine Normandin.
« Je trouvais que notre passage la dernière fois n’était pas assez long, mais aussi je voulais revenir après que Justin Trudeau soit passé à l’Expo pour voir s’il était venu avec un chèque dans les mains… Force est de constater qu’il n’est pas venu et qu’il n’a toujours rien à offrir aux agriculteurs », critique Yves-François Blanchet, qui exige que le gouvernement remplisse son engagement de compenser « de façon complète, immédiate et inconditionnelle » les producteurs laitiers du Québec à la hauteur de 3,9 milliards de dollars pour les brèches faites à la gestion de l’offre dans les récents accords commerciaux.
Le Bloc québécois croit que le Parti libéral du Canada fera une annonce « de quelques dizaines de millions » aux agriculteurs juste avant les élections, « dans l’espoir d’acheter l’opinion publique », mais doute de son efficacité. « Les compensations qui seront annoncées seront plus du spectacle qu’autre chose et ça ne passera pas auprès des agriculteurs », martèle le candidat Simon-Pierre Savard-Tremblay.
Le Bloc n’est pas plus doux à l’égard du Parti conservateur du Canada et de son chef Andrew Scheer, qui sont pourtant aussi en faveur de la gestion de l’offre. « S’il veut avoir un peu de crédibilité, M. Scheer doit garantir la compensation complète des agriculteurs lésés et admettre que c’est son parti qui a créé la première brèche dans la gestion de l’offre », insiste M. Blanchet. Il espère que, le 21 octobre, les Québécois donneront la balance du pouvoir au Bloc québécois dans un éventuel gouvernement minoritaire. « Si d’aventure ça arrivait, aucun gouvernement ne serait formé sans garantie sur la gestion de l’offre », conclut le chef bloquiste.
Dans les derniers jours de l’Expo, d’autres politiciens y ont été aperçus, comme la ministre de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau, accompagnée du candidat libéral dans Saint-Hyacinthe-Bagot, René Vincelette, ou l’actuelle députée néodémocrate, Brigitte Sansoucy, qui s’est dite très active sur le terrain.