31 mai 2012 - 00:00
Barry Callebaut
La concurrence entre usines affecte Saint-Hyacinthe
Par: Jean-Luc Lorry

La direction de l'usine Barry Callebaut de Saint-Hyacinthe doit trouver des solutions pour demeurer alléchante aux yeux de sa clientèle, mais aussi de la direction américaine du chef de file mondial dans la fabrication de chocolat.

L’usine de Saint-Hyacinthe est la seconde en importance au sein de la multinationale suisse qui compte 40 sites de production à travers la planète. Malgré cette position avantageuse, elle se retrouve en concurrence avec de nouvelles usines qui se développent rapidement sur l’ensemble du continent américain.

« L’apport en volume de Saint-Hyacinthe versus l’ensemble des volumes produits par les autres usines rattachées à Barry Callebaut America est passé de 46 % en 2007 à 36 % aujourd’hui. Cette diminution n’affecte pas notre niveau de production qui demeure stable, mais qui ne progresse pas », indique Sébastien Gilbert, nouveau directeur de l’usine Barry Callebaut depuis janvier.Cette différence s’explique entre autres par l’acquisition d’usines au Brésil et au Mexique où le coût de la main-d’oeuvre est inférieur à celui des sites situés aux États-Unis et au Canada.« Le taux de change joue aussi en notre défaveur puisque l’ensemble de notre production est destiné au marché américain », mentionne M. Gilbert.Par contre, l’usine de Saint-Hyacinthe dispose dans son jeu, de cartes qui garantissent pour le moment, le maintien de ses activités dans la région. « Le prix du sucre canadien a toujours avantagé l’usine de Saint-Hyacinthe comparativement aux usines américaines qui doivent s’approvisionner sur place », précise M. Gilbert. Le sucre est une matière première essentielle pour la fabrication du chocolat. Pour assurer une production quotidienne de 500 tonnes de chocolat, l’usine de Saint-Hyacinthe utilise 250 tonnes de sucre.Le second atout dont dispose l’usine maskoutaine est un coût énergétique bon marché.La dernière acquisition de Barry Callebaut remonte à début février quand la multinationale a mis la main sur Mona Lisa Food Products. Ce fabricant de décors en chocolat basé à Hendersonville en Caroline du Nord permettra de compléter et d’étendre la gamme de produits spécialisés de l’entreprise.

Augmenter la production

Face à une concurrence féroce qui se joue à l’intérieur de Barry Callebaut, Sébastien Gilbert mise sur une augmentation de la production. L’homme connaît bien son usine puisqu’il y travaille depuis 20 ans en ayant occupé différentes fonctions de gestion.

« Notre usine est la plus compétitive en Amérique au niveau de la production de liqueur de cacao. Mon objectif est de doubler notre production actuelle qui se situe à 130 tonnes de liqueur de cacao par jour », vise M. Gilbert.En septembre, la direction de l’usine fera l’acquisition pour un montant de 2 M$ d’équipements qui permettront d’accroître la capacité de broyer des fèves de cacao. « Le site de l’usine dispose d’une grande partie d’entreposage, je pense que nous devons utiliser cet espace pour doubler nos installations. »En novembre dernier, Barry Callebaut confirmait un investissement de 20,6 M$ destiné à son usine de Saint-Hyacinthe, dont 8,1 M$ de contributions financières accordées par les deux paliers gouvernementaux.Ce montant a servi principalement à installer une nouvelle ligne de production qui représente 20 000 tonnes de chocolat supplémentaire par année. Par contre, la somme initialement prévue pour fabriquer un chocolat de type biologique avec une faible teneur en cacao sera destinée à d’autres fins. Basé à Zurich, Barry Callebaut réalise un chiffre d’affaires de cinq milliards de dollars et emploie 6 000 personnes.

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