Les services de la Coop aux p’tits soins ont dû être coupés de 90 % à cause de la crise de la COVID-19, mais ils se poursuivent dans les cas où la santé, la sécurité et l’intégrité des clients seraient à risque advenant la fin du service rendu, explique le directeur Bruno Decelle. « Parmi les services essentiels qui sont maintenus, il y a des services de proximité comme les soins d’hygiène, le répit et l’aide alimentaire. En ce moment, on aide en moyenne entre 200 et 300 personnes hebdomadairement, alors que, normalement, on a entre 1500 et 2000 clients. »
M. Decelle se fait rassurant quant à la capacité du personnel de la Coop aux p’tits soins de donner ses services en conformité avec les directives gouvernementales. « Dès qu’un usager présente des symptômes apparentés à ceux de la COVID-19, nous n’y allons pas : depuis quelques semaines, on appelle avant de se déplacer pour vérifier qu’il n’y a pas eu apparition de symptômes. Et si les services ne peuvent être donnés à plus de 2 mètres de distance, le préposé porte obligatoirement un masque. »
D’ailleurs, bonne nouvelle, la Coop a eu droit à un don de la députée Chantal Soucy qui lui a permis de se procurer assez de masques pour plusieurs semaines. « Avec la crise actuelle, le prix des masques a bondi, mais on a heureusement assez d’équipement pour durer d’un à deux mois sans problème », affirme le directeur de la Coop aux p’tits soins.
Il note par ailleurs que seulement une poignée d’employés de la Coop ont dû cesser de travailler à cause de leur état de santé et que la Coop suit à la lettre les recommandations gouvernementales depuis le début de la crise. « En mars, les employés qui étaient revenus de voyage ont été mis en quarantaine et ceux qui travaillent encore au bureau respectent la distance de deux mètres », confirme M. Decelle. Il note toutefois que certains clients et leur famille sont réticents à faire appel aux services de la Coop aux p’tits soins vu la proximité des services rendus.
Toujours un défi de recrutement
Ça ne date pas d’hier qu’il y a une pénurie de préposés aux bénéficiaires au Québec, et la crise de la COVID-19 n’aide en rien à la situation. « Actuellement, les employés qui donnent un service essentiel ont droit à une prime de 8 % sur leur salaire rétroactif au 13 mars, mais on se demande comment on va faire à la fin de la crise », mentionne M. Decelle.
Il rappelle que la Coop aux p’tits soins est un OBNL qui n’a pas nécessairement les moyens d’offrir des salaires plus compétitifs et espère que les organismes comme le sien ne seront pas oubliés par les promesses gouvernementales pour rendre ces emplois essentiels plus attrayants. « On a développé un noyau solide d’une trentaine d’employés, mais j’ai peur d’en perdre quelques-uns qui chercheront de meilleures conditions, craint-il. L’après-crise risque d’être très difficile pour nous. »
Malgré tout, Bruno Decelle et son équipe gardent le moral et retiennent de cette crise sans précédent qu’« il ne faut rien tenir pour acquis » et qu’il faut savoir vivre « un jour à la fois ». Et, surtout, que les organismes communautaires comme la Coop aux p’tits soins ont bel et bien leur place pour s’occuper de ceux qui en ont besoin.