La procureure de la Couronne, Claudie Gilbert, réclame une peine de 4 ans d’emprisonnement pour le père et de 18 à 24 mois pour la mère.
En janvier 2011, l’accusé a enroulé sa fille dans une doudou parce qu’elle refusait de dormir et l’a déposée face contre le sol à proximité d’une source de chaleur.
Privée d’oxygène, l’enfant aujourd’hui âgée de cinq ans est dans un état neurovégétatif et présente le développement d’un bébé de six mois. Elle a même perdu son réflexe de déglutition, a exposé la procureure, lundi, lors des représentations sur la peine au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
Durant sa plaidoirie faite devant le juge Marc-Nicolas Foucault, Me Gilbert a rappelé que le père avait admis que ce n’était pas la première fois qu’il enroulait sa fille de la sorte et qu’il était demeuré impassible tout au long des procédures judiciaires. Elle a reproché à la mère de ne pas être intervenue pour protéger son enfant et de l’avoir laissé souffrir.
Au restaurant plutôt qu’à l’hôpital
Plutôt que de se rendre directement à l’hôpital, les parents sont allés au restaurant au lendemain des faits reprochés, une situation « qui dépasse l’entendement », a affirmé la procureure.
Sur un enregistrement, a poursuivi Me Gilbert, la mère a décrit les convulsions qui secouaient sa fille durant le déjeuner.
À son arrivée au centre hospitalier, l’enfant était somnolente, avait les lèvres bleues, ne répondait pas aux stimulus et présentait un hématome au front.
Quelques jours plus tard, l’équipe médicale a conclu à un cas d’asphyxie abusive ayant causé un état neurovégétatif.
Appelé à la barre, le père a déclaré qu’il « ferait n’importe quoi » pour revoir sa fille, placée dans un centre spécialisé. Il n’a plus le droit de la visiter, contrairement à la mère.
Il a également reconnu que si ce n’était pas la première fois qu’il procédait à un enroulement, il le faisait pour que l’enfant « soit bien » et « que oui, c’était serré, mais pas plus que les autres fois ».