Pour lui, il n’y a qu’à cet endroit que Saint-Hyacinthe peut accueillir le projet Exceldor, et pas ailleurs. Même si l’orientation préliminaire produite par la CPTAQ dans le dossier est défavorable à la Ville, il ne perd pas espoir qu’elle finisse par « entendre raison ».
« C’est un départ, et je ne suis pas vraiment surpris parce qu’avec la CPTAQ, c’est toujours compliqué. Dans le triangle de La Providence [son district], on a vécu 15 ans d’attente. Le premier avis de la CPTAQ, c’est toujours un réflexe. Après, ça prend de la réflexion parce que, dans ce cas-ci, les enjeux sont trop grands. Je comprends que la Commission a un travail à faire, mais il me semble que c’est le temps de lâcher le morceau », soutient-il.
Dans son avis du 21 janvier relatif à ce dossier, la CPTAQ informe la Ville qu’après pondération de l’ensemble des critères dont elle doit tenir compte, elle estime que la demande d’exclusion devrait être rejetée. La Commission est sensible au principal argument que lui a présenté l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA). L’UPA soutient que 38 hectares adjacents au parc industriel Théo-Phénix et propriété de la Ville depuis des décennies sont dès maintenant disponibles parce qu’elle pourrait les utiliser à d’autres fins que l’agriculture en raison d’un droit acquis avant l’entrée en vigueur de la Loi sur la protection du territoire agricole, en 1978.
« Moi, sincèrement, ce bout-là, je ne lui ai pas prêté attention. D’un, on ne les voulait pas là [Exceldor dans Théo-Phénix] et de deux, on ne les enverra pas là. À l’évidence, ce n’est pas là que ça va et on ne mettra un chien dans un jeu de quilles », affirme-t-il.
Ancien commissaire
Léandre Dion, cet ex-député de Saint-Hyacinthe à l’Assemblée nationale qui a été commissaire à la CPTAQ de 1985 à 1991, dit suivre avec beaucoup d’intérêt le dossier Exceldor et les démarches de la Ville pour obtenir un dézonage. Pour lui, la question du droit acquis sur 38 hectares soulevée par l’UPA est d’une grande importance, dans la mesure où cette affirmation s’avère fondée. « Je ne suis pas certain qu’il y a droit acquis parce que, selon moi, le droit acquis se rapporte à un usage. Mais si c’est l’UPA qui a raison, je pense bien qu’on se dirige vers un refus de la demande de la Ville. Si ça se produit, elle serait obligée d’utiliser les 38 hectares disponibles », réfléchit tout haut M. Dion.
Ce qui revêt aussi à ses yeux une très grande importance, c’est que le parc industriel de la Cité de la biotechnologie, qu’il a contribué à créer à même les terrains cédés par le MAPAQ, demeure strictement réservé à des projets technologiques de prestige. « Si ce n’est pas prestigieux, ça ne se développera pas », prévient-il.
Dans le présent dossier, LE COURRIER a aussi tenté d’obtenir les commentaires du conseiller Donald Côté, le représentant de la Ville au conseil d’administration de Saint-Hyacinthe Technopole. Mais M. Côté n’a pas répondu aux messages laissés dans sa boîte vocale.