22 août 2024 - 03:00
La crise du logement commence à toucher les étudiants maskoutains
Par: Adaée Beaulieu
Mélody Arès, présidente du Regroupement des étudiants et des étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (RÉÉCSH), déplore le manque de logements à proximité de l’institution et les prix élevés de ceux disponibles. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Mélody Arès, présidente du Regroupement des étudiants et des étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (RÉÉCSH), déplore le manque de logements à proximité de l’institution et les prix élevés de ceux disponibles. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Bien que les institutions d’enseignement supérieur de Saint-Hyacinthe ne constatent pas un besoin criant de logements étudiants, la présidente du Regroupement des étudiants et des étudiantes du Cégep de Saint-Hyacinthe (RÉÉCSH), Mélody Arès, trouve que la situation a pris une tournure inquiétante dans les dernières années. Le récent incendie d’un immeuble d’une trentaine de logements étudiants sur la rue Sicotte n’a fait que l’aggraver.

L’étudiante, qui fréquente le Cégep de Saint-Hyacinthe depuis deux ans, a d’ailleurs fait le choix de demeurer chez ses parents, à Acton Vale, afin de s’éviter de longues recherches pour trouver un logement et de payer un loyer dispendieux compte tenu de l’inflation. « Je fais quarante minutes de route matin et soir », a-t-elle déclaré.

Selon elle, nombreux sont les étudiants qui ont choisi de rester dans la demeure familiale plus longtemps. Les autres ont, pour certains, trouvé des logements à proximité, mais qui ne correspondent pas toujours à leurs attentes. Heureusement, le transport en commun, qu’elle considère comme relativement efficace, permet à certains étudiants d’habiter un peu plus loin.

Les recherches s’avèrent néanmoins fastidieuses. Les parents du sinistré Gianni Reda, qui demeurent à Montréal, lui ont cherché un appartement de décembre à avril avant de trouver celui qui a été ravagé par les flammes, le 8 août. Alors qu’il devait se joindre à l’équipe de football du cégep, les entraîneurs lui montraient des chambres disponibles, mais il cherchait plutôt un appartement. Cette réalité a été confirmée par la présidente du RÉÉCSH. « Effectivement, il faut s’y prendre quatre à cinq mois à l’avance », a-t-elle souligné.

Mélody Arès a aussi mentionné que les coûts des loyers forcent les étudiants à se partager un logement à plusieurs. « C’est de plus en plus une tendance », a-t-elle souligné. « Certains doivent aussi travailler de 25 à 30 heures par semaine pour payer leur loyer, alors que le Cégep suggère un maximum de 15 heures pour s’assurer de réussir ses études. C’est certain que ça leur laisse moins de temps pour faire leurs travaux et que ça impacte leur sommeil, ce qui nuit à leur attention en classe », a-t-elle renchéri.

La présidente, qui vient d’entrer en fonction, aimerait bien réaliser un sondage pour avoir un meilleur portrait de la situation. Néanmoins, elle est déjà convaincue que des logements abordables seraient nécessaires à proximité du Cégep. Elle a également soulevé l’idée de construire des résidences étudiantes. « Nous sommes quand même près de 5000 étudiants au cégep et il y a aussi les 1000 de l’ITAQ à loger. Nous voulons attirer des étudiants, mais pour cela, il faut des logements pour les accueillir », a-t-elle affirmé. Pour le moment, elle n’a pas eu vent d’étudiants qui n’ont pas pu commencer leurs études au Cégep le 19 août faute de logement.

Concernant l’incendie du 8 août, elle s’est dite attristée par la situation et invite les étudiants touchés à passer au local du RÉÉSCH pour se voir offrir des vêtements et des articles scolaires. « C’est vraiment malheureux pour tous ceux qui ont perdu leur logement. C’est une grande perte, mais nous avons vu un élan de solidarité se former », a-t-elle conclu.

Réactions des écoles

La directrice du Service des communications et des affaires publiques du Cégep de Saint-Hyacinthe, Esther Charrette, a confirmé que d’année en année, une légère hausse des demandes au sujet du logement est constatée. « Toutefois, il est difficile d’avoir un portrait exhaustif de la situation puisque les moyens permettant d’afficher et de rechercher des logements se diversifient de plus en plus », a-t-elle affirmé.

Afin de les aider à se loger, les étudiants du Cégep de Saint-Hyacinthe, de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) et de la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) ont accès à une liste des logements et chambres disponibles dans la région maskoutaine, dès leur admission. Cette liste est créée en partenariat avec plusieurs locateurs et propriétaires d’immeubles qui désirent transmettre aux étudiants leur offre d’hébergement. Au moment de l’entrevue, quelques logements de cette liste étaient toujours disponibles. Évidemment, l’incendie du 8 août a engendré le retrait d’un immeuble sur cette liste.

Du support est aussi offert aux étudiants à la recherche de logement par une ressource de la Direction des affaires étudiantes et de l’international. De l’accompagnement est également disponible pour les étudiants internationaux qui sont admis au cégep et qui cherchent un logement où ils pourront s’installer au moment de leur arrivée.

Du côté de l’ITAQ, un manque de logements pour ses étudiants n’a pas été porté à la connaissance de la direction, nous dit-on.

Il en est de même à la FMV de l’Université de Montréal. « Lorsque nous avons des demandes des étudiants, nous leur transmettons les références qui nous sont fournies par les propriétaires de logements avoisinants », a indiqué l’adjointe au doyen, Véronique Boyer.

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