9 janvier 2025 - 03:00
Démission du premier ministre Justin Trudeau
La décision qui s’imposait, selon Savard-Tremblay
Par: Sarah-Eve Charland
« Probablement que mon premier vote en 2025 sera de renverser le gouvernement », a commenté le député de Saint-Hyacinthe–Bagot, Simon-Pierre Savard-Tremblay, quelques heures après que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ait annoncé sa démission. Le député exige le déclenchement d’élections générales dès le retour à la Chambre des communes.

« On regarde ça de l’extérieur et on se dit qu’il a pris la décision qui s’imposait. Ça n’avait aucun bon sens. […] Peu importe le changement de capitaine, le navire est en train de couler. La confiance des autres partis envers le gouvernement libéral est grandement affectée », a-t-il ajouté.

Le 6 janvier, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé sa démission comme chef du Parti libéral et premier ministre, mais il restera en poste en attendant la nomination du nouveau chef. La Chambre des communes est prorogée jusqu’au 24 mars.

Pour le Bloc québécois, le seul scénario acceptable est le déclenchement des élections fédérales dès la fin de la prorogation, que ce soit par une décision du gouvernement ou par un vote de non-confiance. « Je serai candidat à la prochaine élection », a confirmé M. Savard-Tremblay.

« Le parlement était déjà bloqué. Maintenant, il est officiellement fermé. La prorogation, ce n’est pas un bien en soi, mais c’est peut-être le moindre mal. Trudeau a annoncé qu’il quittait. C’est normal qu’il y ait une période pour le remplacer. En attendant, on peut se préparer, travailler et se consulter sur les dossiers. Je peux continuer à faire du travail au niveau local, mais aussi en tant que porte-parole du commerce international pour le Bloc québécois et en tant que vice-président de l’association parlementaire Canada-États-Unis », a-t-il assuré.

L’héritage de Trudeau

« Du point de vue des Québécois, on peut dire qu’il s’agit d’un héritage plutôt néfaste. Quand il est arrivé au gouvernement en 2015, il était très centré sur la communication. Il était le jeune et le cool. Après les années [Stephen] Harper, on ne pouvait pas avoir plus différent. Aujourd’hui, au-delà de la communication, l’héritage n’est pas reluisant », a-t-il affirmé.

Le député a déploré, entre autres, le déclin du français, la menace de contester la laïcité québécoise, la vision qu’il juge pseudo environnementaliste, les scandales de « copinage », la gestion des finances et de l’ingérence étrangère. Selon M. Savard-Tremblay, le premier ministre donnait aussi l’image d’une extrême faiblesse face aux exigences du nouveau président des États-Unis, Donald Trump.

M. Savard-Tremblay a reconnu tout de même que le bilan du gouvernement libéral de Justin Trudeau n’avait pas que du mauvais. Il arrivait à l’occasion que le Bloc québécois travaille en collégialité avec des députés libéraux, à l’instar des autres partis politiques. « Nonobstant l’homme politique et son bilan, il faut saluer tout individu qui fait le choix de l’engagement public, même si sur le fond, je ne me gêne pas pour dire ce que je pense. Ce n’est pas parce qu’un chef démissionne qu’il faut l’encenser. »

Interpelé par LE COURRIER, René Vincelette, n’a pas souhaité commenter en long et en large la décision du premier ministre. « C’est difficile de porter un jugement. Toute bonne chose a une fin. Et en politique, parfois, ce n’est pas la fin qu’on souhaite. »

M. Vincelette s’était porté candidat à l’élection dans la circonscription à trois reprises, dont deux fois sous les couleurs du Parti libéral, soit en 2015 et 2019. C’est d’ailleurs l’arrivée de Justin Trudeau à la chefferie qui l’avait poussé à délaisser le Parti conservateur. M. Vincelette l’a notamment rencontré lorsqu’il a visité le centre-ville de Saint-Hyacinthe pendant les campagnes électorales.

« Lorsque M. Trudeau est arrivé à la tête du parti, il a mis l’être humain à l’avant-plan. C’est ce qui est venu me chercher. Qu’on parle des allocations pour les familles, du régime dentaire, de l’aide médicale à mourir, de l’aide pour la crise du logement ou de la décriminalisation du cannabis, il a fait en sorte de ramener la société canadienne à un niveau plus acceptable et avec des valeurs humaines beaucoup plus grandes », a souligné M. Vincelette.

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