C’est Alexandra Ornéus-Pierre, la mère de la jeune fille, qui a approché la Coalition Rouge pour obtenir justice dans ce dossier. Les agissements remonteraient à novembre 2022 et n’auraient pas cessé depuis.
Selon la Coalition Rouge, la jeune étudiante aurait subi des insultes verbales et écrites, en classe, sur Microsoft Teams, au carrefour et à l’arrêt d’autobus. Un de ses harceleurs lui aurait remis une feuille sur laquelle était inscrit le mot en « N » et « I like big black ». On lui aurait aussi lancé en présence d’autres élèves la phrase : « Ferme ta bouche, la chocolate girl. » Elle aurait aussi été invitée à imiter un singe en se grattant les aisselles. La jeune fille aurait ensuite alerté le personnel de l’école de ce qu’elle vivait, ce qui aurait mené ses agresseurs à la faire payer en la suivant entre et après les cours.
La Coalition Rouge affirme que cette dénonciation n’a mené à rien. « Il semblerait ici que le personnel de l’école aurait manqué à son rôle en tant qu’éducateurs en ne protégeant pas la jeune étudiante contre la violence psychologique et le harcèlement racial qu’elle vivait de façon journalière. De plus, en aucun temps après avoir été mise au courant de la situation, l’école n’a cru bon d’aviser les parents de la jeune étudiante de ce qu’elle vivait à l’école. C’est la définition même du racisme systémique! », martèle Alain Babineau, directeur de la Coalition Rouge.
Sans soutien, la jeune fille en serait venue à s’automutiler et à avoir des pensées suicidaires.
La conseillère en communication de la direction générale du CSSSH, Isabelle Ricard, ne veut pas détailler la situation, car elle implique des mineurs, mais parle d’un conflit entre deux élèves qui, au contraire de ce qu’affirme la Coalition Rouge, aurait été pris en charge par la direction de la polyvalente Hyacinthe-Delorme.
« La situation a été portée à l’attention de la direction de l’école. Celle-ci a, dès lors, appliqué rigoureusement les procédures, interventions et sanctions d’usage, en collaboration avec l’équipe multidisciplinaire de l’établissement et avec les parents. Les suivis et les interventions se poursuivent, selon l’évolution de la situation. Ces actions ont été menées en adéquation avec le plan de lutte contre l’intimidation de l’école ainsi que la Procédure d’intervention en situation d’intimidation ou de violence du Centre de services scolaire », assure Mme Ricard.
« Bien que l’école ait en place un plan de lutte contre l’intimidation et la violence, ils ne semblent pas être sensibilisés aux ravages que peuvent faire le harcèlement racial et les microagressions envers les jeunes enfants noirs dans un milieu majoritairement blanc », soutient néanmoins Mme Ornéus-Pierre.